jeudi 15 avril 2010

Bas d'boys





Est-ce de trouver la vie si laide
qu'ils se font durs comme un silex ?
et d'embellir les cas qu'ils plaident
contre bourgeoise « dura lex » ?
La poésie n'est surtout pas
de précieux ni de fats l'affaire,
mais de celui qui s'embourba
de maux, et s'étouffe à la faire...

Chassant la rime à l'eau de rose
au plus mauvais de l'eau des goûts,
chacun d'entre eux, leptospirose,
ont vers puisés de lots d'égouts,
sont épuisés – putréfaction –
par les rognures de leurs rats,
jusqu'à ce que – stupéfaction !
naisse le beau de leur aura.

Le poète est enfant de plèbe :
dans sa chasse à cour des miracles,
à des lumières d'un éphèbe,
ses mots sont de la lie qu'il racle.
Il est putassièr'ment humain,
cumule en lui toute faiblesse,
sinon comment s'offrir le tain
pour refléter les bâts qui blessent ?

Depuis Villon, vilain navet,
jusqu'à Prévert et ses cibiches,
croisant Verlaine au vent mauvais,
ou Rimbaud dans ses yeux de biche,
Corbière dans son corbillard,
ou Cendrars jusqu'en Sibérie,
tous voient la vie comme un billard
qui se joue du béribéri...

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