mardi 12 février 2013

Chokri Belaïd.

Lose Yourself by Eminem on Grooveshark



Comment faire autrement mon frère,
que de génufléchir – odieux
serment au Dieu « Flouz & Affaires » –
Que d'un sacrifice insidieux
Ne restent que nos tristes charpies
dans cet univers mondialisé
où nos ossements aux harpies
sont sous l'airain non-dialysé ?

Comment peut-on subir encore,
en corde raide et corps de rats,
souris, sous-rate et pieux décors,
Pour attentats, pour potentats,
Foin du flou rire et des fossettes,
Les religieux qui nous demandent,
Munis de leur gadget 27 :
Y a-t-il « impoli » dans la viande ?

Comment bouffer les ballots noirs,
digérer le neuf millimètre,
les cauchemars du père Anouar
lorsque ça date et qu'à remettre
on sait les dégâts déjà faits,
déjà faux, déjà fruits, déjà... ?
Le crime et les pruneaux parfaits
sont-ils confits des peaux des shahs ?

Comment sortir de ce caveau,
du trou de l'hagard Saint Lazare ?
Souvent les hommes sont des veaux,
parfois pas, sans égal hasard...
Moi, je voudrais de belles Pacques
et toute une aussi belle Aïd,
pour que ressuscite en attaque
l'esprit de Chokri Belaïd.

vendredi 1 février 2013

En quête de Grall - republication d'un texte du premier semestre 2006



Une gueule à vous faire croire aux êtres étranges,
Un prénom pris comme une poignée de Xavier,
Sir Grall est un trésor posé parmi les anges,
Dont les traits de plume sont à jamais encrés.

Avez-vous déjà respiré le jaune ajonc ?
La callune de miel et sa sœur la bruyère ?
Fait le tour du vieux lac et de ses environs,
Par les chemins de l’enfer et par les tourbières ?

C’est là que je cherche aux sentes granitiques,
Qui, de Brasparts en Botmeur, presque infiniment,
De Botzullan au Huelgoat, serpentent magiques,
Comme la cursive empreinte de ce géant.

C’est d’un Christ écorché sur un breton calvaire
Que je viens vous parler comme d’un ex-voto,
Des paroles de paix, de ses folies guerrières,
Et de l’Aven Belon qui coulait de ses os.

Car Xavier était à lui seul un Finistère,
Authentique et bâti de ses extrémités,
De paroles offertes telles des prières,
A l’orgueil écrasé de nos chevaux couchés.

Et des vertes semonces de verve assassine,
Que tu semais, embruns, deux muguets à nos cous,
De tous ces derniers Mai, sous des fourches caudines,
Il nous reste le met de tes mots à nos goûts.

Et de ta sone, automne à tous les peuples sourds,
L’écho qui dé-résonne comme un peuple muet,
Reste cet inconnu qui me dévore autour,
Du grand feu dévolu aux gerbes de tes blés.

Moissonnez ! Les champs sémantiques de Xavier,
Cueillez ! Cueillez ! Ses fleurs du bien, ses fruits du mal,
Il y a des quêtes inquiètes à mener,
Aux pages qu’on feuillette au nom d’un sacré Grall.