jeudi 30 avril 2015

Nom Mai


tanita tikaram-twist in my sobriety from muratca7575 on Vimeo.


Nom Mai : mais nom, mes « non » n'ont met
à se mettre en langue de bois,
à se foutre entre guillemets,
à se pourlécher quand je bois...
J'attends Mai comme on attend ses
– ses ourses qui sont aux abois –
– ses amants quand on a dansé –
– des vers, le corps au fond des bois.

Moi d'émoi, je n'ai que ce mois,
mais d'ego, d'inégaux LEGO
chatoient comme les toits d'un Toi
sur mes mots en mémo d'émaux.
Quelques putois me crient « bats toi »,
mais l'hème – oh ! – de ces animaux
fleure de lisier les siamois
qu'un empire en pire endigue haut.

Alors Mai dès lors met de l'Or
mais pas de l'ordre en mon chaos,
qui est quiet, même indolore,
et m'éconduit à Macao,
lorsque l'opium est inodore
et le muguet, le cacao,
du noir et blanc font les cadors
puisés aux larmes de Gao.



vendredi 24 avril 2015

Muse

Lorelei by The Pogues on Grooveshark



Nous récitions de nous prières,
à nos désirs et de nos corps
l'indécision d'aimer d'hier,
et l'alchimie qui dans l'accord
de raid allant de l'un à l'autre,
ô formule infiniment nulle
en laquelle un jour on se vautre
entre l'attente et la canule.

Nous nous rêvions comme des vers,
asticotant nos poésies,
et puis j'ai vu ton regard vert
aussi brûlant qu'une hérésie ;
il était comme l'océan
– fait d'incertaines bleuités –
et ton sourire malséant
l'éclairait dans ta nudité.

Fus-tu sirène à l'Art alarme ?
Ou larme emperlée sur mon ventre ?
Fus-tu mirage oubliant l'arme
en la plume où l'air s'éventre ?
Fus-tu la Melody Nelson
du vieil album de feu Gainsbarre ?
Ou de Villon le « corason »
qu'on m'arracha de nombreux soirs ?

Certains t'appellent Loreleï,
t'ayant connue, c'est Héloïse !
Comme un vampire tu maudis l'ail
mais tous on veut de ton emprise.
Pour moi c'est dans l'absurdité
que je piste tes pas virtuels,
au creux de nos timidités
que j'éprouve un attrait textuel.

dimanche 19 avril 2015

Ondulation




Faut-il que l'on se mouille ou bien que l'on se noie ?
Pour que ce goût de rouille – hémoglobine aidant –
d'aiguillé par l'Amour nous pique au bout des doigts,
puis cueilli par la Mer, seul fleure au beau des dents.

Faut-il que l'on se mouille alors qu'on est cramé ?
La bouche ou la cramouille attendant qu'on l'habite,
pour l'être imaginaire issu d'âme acre aimée,
pour s'épeler les nerfs sur une acmé subite ?

Mon héritage ému par les humidités
démarrées et puis mues entre astres divergents,
d'un môle en peau de taupe est en proximité
de la mer, de la dope, et des arts émergeant.

Il faut que l'on se mouille ou bien nous périrons !
Ne parlons pas de couille ou le potage est mort.
Ne causons plus de nous où le potache est rond
comme une queue de pelle allant creusant le sort.

Il faut que l'on se mouille et puis que l'on se noie
dans l'onde dont dérouille autant de ces artistes
ayant brisé la chaîne ainsi qu'on fit des noix,
des glands qui font un chêne et des séparatistes.

lundi 13 avril 2015

Celtiques

Green and Grey by New Model Army on Grooveshark



Lorsque je ressens ici l'exaltante exhalaison
des chaudes terres sablonneuses, déserts
humectés par les pluies puis séchés par les airs,
je songe avidement à ce que les dents de la falaise ont
laissé choir
vers les gouffres
amers
et illusoires
dont le soufre
enferre
un peu plus toujours nos âmes sveltes
aux brochettes de cadres parisianistes,
car lorsqu'il est d'Arvor le poivre est celte,
mais s'il m'est de France, gale est triste !
On peut être breton
On peut être irlandais
On peut être gallois, cornique ou écossais
On peut être galicien
On peut être asturien
On peut être de bon aloi ou de mauvais ton
On n'en est pas pour autant Celtique.
Ma grand-mère insinuait qu'en ce le sel tique.
Ma Grand-Mère Ô céans,
O-Rhésus-Négatif
à singer des dieux pré-séant
contre le quolibet aux nègres hâtif,
contre l'affront national
contre les gars de la Marine
contre cette politique anale
que ne représentent pas ces bretons finis dans l'urine.
Madame Taubira,
je suis un Celtique
ceci signifie qu'un snob « ira »
- « ah ! Ça ira, ça ira... » - vers sa fin despotique
que là où y'a du gène, y'a pas plaisir !
Que ceux qui ne l'ont pas compris sont tristes sires.
Car lorsqu'elle revient par les vents dominants
de l'Ouest où ma prosodie s'éreinte,
une mélodie manuelle sonne en gominant
l'écheveau de mèches de ma crainte.
Car lorsque les parfums d'occident
m'emplissent
lorsque les pare-feu d'accident
les fronts de mer m'en plissent
et que les senteurs d'Orient
rident l'onde des fronts terroristes,
j'emploie la manière et l'eau forte
afin de figer l'Antéchrist
au creux des bosses dont on réconforte
un enfant. J'ai su
qu'il fallait du pain total
pour avaler l'hostie des arêtes
extirpées du poison létal
où stagnent de vieux mégots de cigarettes.
Nous restions près des affiches révolutionnaires,
les allumettes brestoises éclairaient nos nuits blanches,
nos origines s'accrochaient à nos nerfs
et nos descendances devenaient des avalanches.
Nous étions incidemment de Kerinou
nous naissions accidentellement à Belfast
nous glissions – par la rue – Glasgow dans Brest entre son cœur et nous
nous glissions à Cardiff un label faste.
Nous votions pour des autonomies imaginaires
nous rotions des bulles de Guiness,
de Smithwick's et de phylactères,
d'Aber Wrac'h et de Loch Ness,
nous étions en une curieuse adolescence
en une laborieuse évacuation de nos concupiscences...
Nous jetions nos humeurs tristes au lavabo
des Gwerz anciennes et du Fado,
des Ballades chantant que là va beau
tant à la chasse à cours qu'à la chasse d'eau.
Les flux boueux de la Liffey,
de la Loire
endormie
gifflée
par les vagues pluies de vagues gloires
pregnantes près de Nantes
aux conséquences imminentes,
ces débits de bois sont
la marque liquide apposée par l'hameçon
des poètes inouïs d'ici qui s'enceltissent,
dont l'encre épuisée su lier au gré des grains
les points des dessins que le sel tisse
un peu comme les tâches de rousseur
qui de mon souvenir se désertissent
enfin du visage aimé mais pourtant craint.

dimanche 5 avril 2015

L'art tôt

C'est plus pareil by Holden on Grooveshark



J'ai tenté d'écrire en lettres de feu
les initiales attelées à Toi
comme des esclaves à mes aveux
comme des murailles à ce toit
posé sur les lèvres de murs baveux.

Si nous bâtissons des maisons gluantes
à force incessante de nous lécher,
il serait bon que fussent influentes
un brin de ces paillotes pourléchées
par langue saline en mer éluante.

Alors, embarrassantes embrasseuses,
nous aurions dans les couchants mordorés
avec leurs roussissures amoureuses,
l'éclat de nos ambitions subodorées,
l'étoile ignée des galaxies pleureuses.

J'ai tenté d'inscrire en fers à marquer,
les circonvolutions de mes désirs,
mais dans mon âme occluse ont débarqués
les bataillons moqueurs du déplaisir
sur les plages d'un clin d'œil remarqué.

Puis entre les faux-cils et l'Homme Artaud,
entonne un air un poète inconnu :
appartient à ceux qui soulèvent tôt
le lièvre à ces rois qui ne sont que nus,
tandis qu'écrire est comme un concerto.