dimanche 30 mars 2008

Samarkand




free music


La main de Roxane aux yeux pers,
et l'or d'Alexandre où se perd
la tête, aux vapeurs des hashishins,
perdus dans leurs paradis lointains,
là-haut, chez le vieux de la montagne,
où l'indou-kouch-toi-là castagne,
Samarkand,
ça me scande,
--------------------analyse
--------------------à valises,
---------------------------------et voyages,
---------------------------------et volage,
embouché de Roxane aux yeux pers,
quand, de sa beauté, je désespère,
lascive, à l'enzyme en sa salive,
je suis glouton-laveur, permissive,
tu rhapsodies mon rêve en toastant
Vladivostok, Irkoutsk ou Lorient,
Samarkand !
Sa marque end-
----------------------imanchée,
----------------------emmanchée,
----------------------------------------sous les voiles
----------------------------------------de mes toiles,
de mes portraits de celle aux yeux pers,
Roxane, qui m'a collé aux ptères,
puisque tu m'as dessoudé les ailes,
d'un fracas de braguette irréelle,
dans les dessous des villes sans chics,
où la valeur de l'or est anarchique.
Samarkand,
ça marque "end" !
-------------------------L'arrièr' train,
-------------------------posé bien,
--------------------------------------------Callipyge,
--------------------------------------------Cali pige,
Les cris des venaisons pourrissantes,
de la corde à leur pied, languissantes,
des amours frelatées par nos soins,
par notre orgasme en mode disjoint,
mais par la saveur inimitable
de l'un à l'autre, en riches tables.

A Lorient, exprès, pour qu'on le vende,
Le collier de perles, Samarkand,
en mes doigts glissent les chapelets
des boutons de roses oubliées.

samedi 29 mars 2008

La Guimorais

free music



















































N'est-ce que le sel au coin des yeux
qui restât de La Guimorais ?
Ou de son eau, de son ciel, bleus,
dessous sa dune des chevrêts,
ce qui perlait de nos aveux,
tant qu'à confesse on s'ignorait ?

Lorsque l'hiver eut pris le pas
sur ces étés apoplectiques,
que l'ouragan blessa le bât
sur tes deux cuisses faméliques,
La Guimorais me restait là,
avec son sable pour relique...

L'écho des rires des enfants
dans un écrin de coquillage,
malgré la tempête et le vent,
tout ce qui nous fait changer d'age,
cinglait comme un son d'olifant,
comme un ultime appareillage.

La Guimorais m'est attachée
depuis l'enfance, où cette dame
crût un jour bon m'y emmener,
avant que vous ne m'entrainâmes,
les B, les C, les alphabets,
tout près de chez mon frêre d'âme...

La Guimorais, c'est mon Mektoub,
ma destinée en sable fin,
et puis ce temps dont on s'adoube,
entre morues et églefins,
ces souvenirs que l'on radoube
à coups de règle sur les mains.

La Guimorais, c'est mon présent,
entre Cancale et Saint Malo,
à mi-chemin de ce Rouen,
où, quoi qu'on cale en ses marmots,
le pays de Châteaubriand
est une halte à ces gros maux.

Ce fut l'effluve d'un poison,
et puis les fleuves de ses courbes,
et cette averse à l'horizon,
puisqu'au passé, futur est fourbe;
La Guimorais a ses raisons :
son sable enfouit comme la tourbe !

vendredi 21 mars 2008

Oh, prin-ton-temps !

Le bois sans soif est né des saisons à rosée,
débutant à l'orée des étés érodant
la pierre blanche de tant de belles années,
à ranger d'une raie de lumière en peignant.

La ronce est fidèle, et ses épines dressées,
jaillissant d'un hiver engraissé de ses pluies,
et toute la nature se trouve engrossée,
hâtive d'accoucher de ces multiples fruits.

Attendant qu'on les voit, qu'on les goutte ou les cueille,
les ventres arrondis se cultivent en lots,
toute écume s'accroche à chacun des eccueils...

Toujours le printemps, qui nous revient, penaud,
encore le Printemps, pour déplier nos feuilles
en taches de douceur, en tant que points finauds.

dimanche 9 mars 2008

Les soleils verts

Ignorant les matins où s'allume l'aurore,

et le noir crépuscule aux musiques geignantes,

j'empoignais, en mâtin d'une horde sonore,

l'expression ridicule des phrases génantes.


En fourbissant la plume à la meule des doutes,

fourmillante des sons, formariage des mots,

je plaçais sur l'enclume, où s'affrontent en joutes

des quatrains, les leçons que j'ai serties d'émaux.


Et je vis se lever comme un verre qui trinque,

les douze soleils verts des prisons de l'absinthe,

dont les barreaux dorés sont au nombre de cinq

aux fenêtres des vers de l'écriture sainte.


Une drôle de Mecque, en étant infidèle,

m'a tourné vers Lorient, et la brise en Larmor,

vers la statue olmèque où s'écrit aux bords d'elle,

d'un accent souriant, le phrasé de nos morts.


Nul jour ni nulle nuit, n'a d'astre plus brillant

que ceux, tombant en pluie, les pieds, aux pas, laissant...

vendredi 7 mars 2008

Himalayaque

Il y a l'Himalaya.
Il y a des chaînes à nos cous, nos pieds, nos coups de pieds, nos coups de coeurs.
Il y a Elle et moi,
Il y a les vrais amants, et l'Everest, en nage de fontes trop lourdes, qu'on effleure.
Il y a les lianes,
Il y a des végétaux qui nous lient, des vergers, tôt, qui fleurissent.
Il y a les Diane,
Il y a des déesses chasseresses et pêcheresses entre six troênes et deux narcisses...
Il y a l'halleluyah,
Il y a le Kirie Eleïson, qui rit à chaque rime qui nous sonne;
Il y a l'oeil, le sable et l'oyat,
Il y a les plages de sel, et quelques mots faits entre voyelles et consomnes.

Jusant

free music


La
marée
descendante
s'immobilise
impénitemment,
inexorablement,
inéluctablement,
désappareillant
l'unicité
rocailleuse
d'ultimes
rives.

lundi 3 mars 2008

La petite mort

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De peur que leurs méats coul' pas,

femmes et hommes et cynismes,

ont fait des franges et des pas,

le long d'un canal qui signe isthme !



Que sommes-nous à mesurer

des sexes dont on eut pouvoir,

la langueur qui put en entrer,

sans que rien ne sut s'émouvoir.



Des libertés qu'on s'arrachait,

reste le geste à plus vouloir,

et quelque sexe en fit retrait,

en toi, moi je sus me mouvoir.



Souviens-toi des jours innocents,

des arbres morts qu'on regardait,

sans se sentir jamais pensant

que notre mort y résidait.