L'Irlande est un pays lointain
pour ceux qui sont loin de leur cœur
un pays proche aux orphelins
mais un pays brûlé qui pleure
on s'y rend souvent en beauté
quoique en bateau l'île ait son sang
la pluie ne tombe en vérité
qu'à chaque instant qu'on la ressent
qu'on laisse au pays des merveilles
un cœur vermeil que la mer veille
Écrire est un acte de foi
C'est sans s'y reprendre à deux fois
Que l'on crée l'univers d'un rêve
Et qu'on vous y mène sans trêve
Alice est ma chérie bien sûr
En faisant chez nous démesure
On s'aime au final assez mal
On sème assez bien l'animal
Et chez l'Homme à la fin du monde
On fait taire une bête immonde
mardi 30 mars 2021
Fée verte Eirin
samedi 27 mars 2021
Anabase acide
Quand le vers a plus pied je récite à l'envers
à l'envi je le sais mais jamais sans vouloir
à jamais réparer ce mutisme sévère
Une antique impression s'imprègne en ce couloir
un remugle ancestral où cet humain taureau
sacrifice absolu lisait pourtant Thoreau
J'ai lynché mes amours en pendant à mes peines
et coulé sous le nœud gordien de mes non-choix
la liberté s'éteint en manquant d'oxygène
elle essaie mais souvent s'asphyxie sans sa voix
Qu'Alexandre et Roxane aient des dieux ce reçu :
le doute est le cadeau que se font les amants
l'Art est un pansement sur les passions déçues
la fin d'un texte est l'illusion d'un testament
samedi 20 mars 2021
Souvenir au pas laissant
Je bêchais le champ sémantique en t'écrivant
des poèmes fleuris, j'ornais, je rempotais
la plante des pieds de mes lais, genre empoté
Vers à ce point galants qu'à l'envers en lisant
je sonnais le tocsin d'une guerre amoureuse
au feu vert et brûlant de ta vue liquoreuse
Absinthe esprit par dose en sirop d'anti-tout
mon néant survivant ne jurait que par toi
ton regard obsédant du poison qui nettoie
me dictait des mots crus moins cuisants mais si doux
Car en outre un poème est grand réservoir
où sous un sucre aigri se dilue la fée verte
où le bleu de l'écrit colle à ta bouche ouverte
aux baisers surannés qu'on a pu concevoir
jeudi 11 mars 2021
Brantôme
Sur un chemin pentu l'aventure amoureuse
est le grand dérapage assumé de nos vies
sans qu'importe au final une fin bienheureuse
en notre trajectoire à trop vivre on dévie
Médusé par mon sort imprévisible et laid
j'étais le naufragé d'un radeau de famille
échoué sur un banc public en statuts j'emmêlais
l'Amour et mon art et la passion qui fourmille
Et si c'est par hasard et que c'est par agrafe
adossée j'ai signé tant ma fièvre est maligne
et si c'est parapluie c'est que c'est un paraphe
Oraison de tous ces corps qui s'offrent en ligne
à raison de l'idée qu'on se fait d'un grand homme
en rivière on rêvait l'abbaye de Brantôme