mercredi 31 décembre 2014

De l'un désossé an


Pink Floyd - One Of These Days (Official Music Video) from BigDaddyAEL1964 on Vimeo.



Loin de la saint-Valentin, le désossé an
laisse la place au vide agendaire à remplir
comme une chambre à eau, comme un vaste océan,
comme un an de survie de plus à s'accomplir.

Et les lambeaux de poète en voile et en gréement,
flottent sur l'onde hertzienne et sur le numérique
où sans cesse s'empile – odieux désagrément –
une illusion de plus à d'autres chimériques.

Le compas des trois-cent-soixante-cinq degrés
de nos vies décomptées sur un cadran solaire,
nous conduit à fêter ça, de force ou de gré.

Mais la boussole et son Nord au froid si polaire,
n'indique pas l'amer de bien des océans :
Ce temps qui de l'autre a de l'un désossé an.

Amoureuse

Amoureuse by Veronique Sanson on Grooveshark


Intimement me ment mutine
la moue matutinale où t'aime
infiniment le poète In'
portraitisant ton chrysanthème.

Ô fleur d'automne atone aux tonnes,
déleste en mes versets l'averse
inouïe des poids monotones
et des compliments à l'inverse.

Je ne suis qu'un vélin moyen
des papiers que les félins veulent,
mais des traits, qu'on m'en envoie un,
j'aurai ton portrait sur ma meule.

Et, l'accent du temps défaisant,
je saurai porter le poids mort
d'écrire en plume de faisan
à défaut de paon matamore.

J'aurai le bout du bout du doigt
sur ton sourire musicien
et l'étendue que tu lui dois
à l'Avenir que l'on fait sien.

Et j'aurai tant de confessions
qu'à des fessées même en dentelles,
je n'aurai nulle concession
ni sucrerie sacramentelle.

Notre amour est une douceur,
l'image d'un joli dessert,
religieuse ou mue d'une sœur,
ce lien sans cesse nous dessert.

vendredi 26 décembre 2014

Labyrinthe

Avatar by Dead Can Dance on Grooveshark



S'il a fallu qu'un jour m'exauce
en quelques mots dits de ta bouche,
l'ardent charbon de Lymessos
que sont tes lèvres où je couche
un peu d'Homère et de Cnossos,
un peu d'amertume où se touchent
un laurier dont j'ai pris la sauce
et Toi loin dont j'ai pris la douche,
alors, ô Muse, on me désosse
à tes yeux sourds quoique infarouches,
à ton regard que tes cils haussent
lorsque l'iris est ton feu rouge.

S'il a fallu qu'on mine – oh, tort ! –
un peu des ailes d'albatros
au mythe du brillant Hector,
qu'on Andromaque un Levi-Strauss
avec la peau d'un bleu retors
dont le ciel garde un galbe atroce,
alors, à l'argent qui nous tord
dans les méandres d'une crosse,
j'attacherai tel un butor
les vertus qu'une vierge engrosse
et ce sourire en semi tore
où l'équation n'est pas de Gauss.

J'ai brisé Ys d'un Tsunami
puisque je suis le Diable en noir
et qu'il ne m'est aucune amie,
j'ai Briséis en ma mémoire
ainsi qu'un parpaing dont la mie,
ni négatif, ni dérisoire,
ourdit le complot d'infamie
dont je fus vulgaire arrosoir ;
entend mon chant qu'en cale a mis
la marée basse au laminoir
de ton sourire au doux tamis
qui m'est un serpentin de moire.

Et sur le rasoir de ton fil,
Ariane, on égraine les perles
à rebours d'une tige aphylle,
des héritages qui déferlent
en avatars qui se défilent,
en réincarnations qui hurlent
un métal fondu qui nous fêle
en clochards foutus qui nous parlent
de nos amours thanatophiles
comme au chant d'un toujours beau merle
et de mon naufrage hémophile
à ta bouche où le sang s'emperle.

Et si la larme en ta beauté
coula sur ta joue, cil ici,
je n'ai de fleuve au débotté
qui n'égale ainsi Cilicie ;
je n'ai de Troie qu'arabe ôté
d'un Proche-Orient qu'il peuple aussi,
je n'ai sirène emmaillotée
qui ne soit mienne et sans souci ;
Tes siens s'ils sont d'éternité
et les miens sans leur gras farci
pleurent aux laideurs émiettées
pied-bot de ma triste autarcie.

vendredi 19 décembre 2014

Fombeure

Let's Fall in Love by Diana Krall on Grooveshark

Maurice Fombeure, Chez Lipp avec Aline Wacrenier, poétesse désespérée...


Sur la plaque chaude à poèmes
entartinée d'un dur labeur,
tombée de son arbre à monèmes,
la noisette avait fait Fombeure.

C'était du temps des culot'courtes,
du temps des cours à Lavoisier,
Paris déclinait en yaourt
le noyau dur des cerisiers.

C'était la pluie des blancs pétales
où s'enneigeaient les joies de vivre
en tours de France à la pédale
et pour l'amour de belle Ève ivre.

C'était la terrasse à Maubert,
à l'Odéon ou Saint-Germain,
le vers de trop petit Robert,
qu'on fait à l'Académie sien.

C'était le temps de mon Pater,
le temps de sa protée jeunesse
qu'embellissait de caractères
un prof' aux proses en prouesses.

C'était le Paname à Doisneau,
aux fabricants de Poésie
qui, dans les rues petits moineaux
usinaient du Maïakovski !

À quand le retour de Villon ?
des malandrins pillant Nothomb ?
En ce temps-là nous surveillions
de leurs concerts les pluies qui tombent.

En ce temps-là vivait Fombeure
et les chanteurs de mots français ;
et si ça compte pour du beurre,
aujourd'hui faut-il dégraisser ?

Sur la plaque chaude à poèmes
entartinée d'un dur labeur,
tombée de son arbre à monèmes,
la noisette avait fait Fombeure.

Entre la poêle et le poète
il n'est qu'un trait horizontal,
un petit trait tout isohyète,
qui passe du cul au frontal.

samedi 13 décembre 2014

Femalware

The Promised Womb by Dead Can Dance on Grooveshark



I wrote among the worlds one who looked like your smile,
A river was growing, your mouth is the last mile,
I drew the dream of you more than a cloud could rain,
And you're still showering poor part of flowered brain.

In the garden's corner of your lovely look
Is a tree I've never climbed except in a book ;
I just have seen the little curve under your nose,
It told me so much things that here nobody knows.

It told me lot of legends on the finger tip
I put here for your words above your sweety lip,
It told me that I met this love in a long past.

I'm sure I was the first, I'm sure I'll be the last,
Your face is credence against all odds in chance,
And we're two boats on sea just overlinked by chains.

mercredi 10 décembre 2014

Yggdrasil



Épuisez les possibilités d'un exil,
et puisez l'eau de ce moulin sur ma parole,
et puis c'est de ce jet poussé tout en corolle
que jaillira l'idée de mon arbre Yggdrasil.

Dans son tronc sera mon Présent calaminé
par mon Passé dont s'entrelacent ses racines,
au point de rejoindre en descente de sa cime
les trois branches qu'en Avenir il a mimé.

Changer c'est se recommencer sans cesser d'être,
c'est renaître de sa propre sève à l'inverse ;
c'est usiner son univers d'un bois de hêtre.

Muer c'est se défaire enfin des fouets, des chaînes,
c'est se laver comme mon arbre d'une averse,
et grandir en notre terre comme un chêne.


dimanche 7 décembre 2014

Big Love




Des éclats d'horizons brisés comme des planches,
j'ai les échardes du couchant sanguinolent
plantées dans mon péricarde – air au piano lent –
dont les disharmonies sont plus noires que blanches.

L'Avenir est mensonge et sa perspective use,
au seul Présent reviennent les secondes mortes
qui comme les peaux de la Mue peu m'importent,
mais me guident – qui sait ? – vers quelque dive Muse.

Et quand bien j'en serais la folle incarnation,
je me suis écorché de ce Grand Amour mûr
qui ne répond jamais à nos incantations.

Je me suis faufilé dans les toiles de Maîtres
afin d'y retrouver cette amie qu'on emmure.
Je n'y ai décelé que mon meurtre à commettre.