Nous nous affronterons
sur les berges de la Rivière Noire
aux alentours de Petrograd
ou d'ailleurs, d'ailleurs
aux alentours infinis de notre personnalité
dont les contours quoi qu'on dégrade
ont bien le trait
l'attrait
de l'étrange entonnoir
— attracteur à la façon du nombre d'or
et de sa théorie du Chaos —
courbé par la matière
et la relativité
de nous à nos reflets railleurs
et d'un ancêtre cacao
Pouchkine au Duel aussi nous nous confronterons.
Noirs et Blancs
Partie d'échecs
Duel
Manichéisme
Ni les slovaques ni les tchèques
en slaves esclaves et libres en faux-semblants
n'ont cette putain de russe et terrible âme
et l'art de la roulette
appliqué sur la tempe individuelle
où l'on fait mat et machisme
à la façon d'un inévitable blâme.
Alors Pouchkine
avec le plomb de ton avenir littéraire dans les intestins
avec le plomb de ton amour en corde autour du cou
par sa profanation
raconte-moi comment tu devins ton pire ennemi
bien au-delà de la laideur des beaux-fratricides
et comment dans ces méandres du destin
dans tes poèmes qu'on bouquine
il y a bien l'explication
qu'un Duel est un suicide
est un putain d'origami
plié d'avance par beaucoup.
Nous nous affronterons
sur les berges de la Rivière Noire
entre nous
entre toi et moi
entre moi et moi
Nous n'en avons avons pas de pire !
Et les miroirs qui se répandent dans l'éther
— eaux gelées dont le reflet me glace —
ont des éclats tranchant comme un rasoir
et des amours dessus des hommes à genou
franchissant le Styx et l'Achéron
explorant leur envers et leur Enfer.
Nos vies fleuries sont des déserts en devenir :
un sable en s'écoulant les noie le temps passant,
ce jusqu'à ce que sous ses dunes l'avenir
expire en respirant des passés trépassant.
Rien ne peut se construire en sables émouvants ;
tout bascule et les fondations, sans retenir
une main qui se tend, pas plus qu'un mur, auvent,
vont s'enfoncer sans forcer l'axe d'un menhir.
On trouvera dans le mélo' des mégalithes,
un grand méli-mêlant les temps de l'existence,
et des traces de vies gravées sur le granit.
On oubliera les filiations sur des instances,
un grand chaos m'accouplera jolie Lilith,
à l'avatar herculéen de l'inconstance.
J'aimerais tant écrire un rayon de soleil
en la bibliothèque où ne sont que poussières,
où les auteurs défunts que les écrans balayent
ont leurs mots mis au clou d'un complot fiduciaire.
Et j'aimerais réjouir en cette époque sombre
un bon paquet de gens par des mots bien sentis,
mais lorsque un rire est jaune et lorsque un bateau sombre,
il est temps de pleuvoir en regrets consentis.
Je n'ai qu'un parapluie d'encre illusoire et fraîche
à diluer dans tes yeux pour un peu de lumière,
et dans le gris c'est dur de créer une brèche.
Et dans l'écrit c'est sûr, en son humble chaumière,
on n'a pas de recette, on n'a pas plus de prêche
annotée de récits qu'à notre heure première.
Ce soir
est un soir
et le soir est le velours
adoucissant la dureté du jour
enveloppant là dans ses soieries de soirée
la laideur absolue dans l'absolue beauté.
Les vapeurs de l'alcool
ombilical à la peau collent
et l'alambic idéal est l'encre irréelle
où je perfuse à fond mon verbe, où rêver Elle
est Peut-être ou Jamais
mais plein pot de peinture aux visions que j'aimais.
Le Louvre est recouvert
de ton visage vert
et la pyramide accouche en criant très très fort
excessivement du fond du trou, des contreforts
accouche enfin de l'enfant-roi
qu'on nomme aussi le désarroi.
Paris.
Pari, pas vu pas pris.
Le PMU latin secoue dans ses entrailles
un intestin mal digérant ses retrouvailles
avec un gros microbe
en robe
immaculée d'incertitudes
auréolée de solitude
errant
tout près de Mitterrand
de la rue qu'on dit de Bièvre et des bouquinistes
et de ses faux bretons qu'on dit surréalistes.
Il m'aurait suffit d'une flamme
afin de me marier au FEU
Mais je ne veux plus que la lame
en ta langue invasive et de ce son l'aveu
des prières sommaires
et de l'ombre sa mère.
Il restera ce soir
éclipsant d'un revers de paume du demain
nos prestations compensatoires
un peu d'un mauvais rêve humain
le joug que l'on porte en sautoir
et l'âcre souvenir de tes baisers carmins.
Mais ce soir
est un soir
amortissant l'horreur
et maudissant lors heure
où je perdis de toi cette humble société
la laideur absolue dans l'absolue beauté.
D'un bon jus d'encre efforce-toi
comme un citron que l'on dépresse,
efforce-toi de t'écouler
— lancinante plaie que l'on doit
cautériser dès que l'on presse
au moins d'un doigt, l'art écroulé
dégoulinant le long du toit
du bâtiment né de nos stress
et d'or en ayant découlé.
Des prêchi-prêcha de gouttière
on a fait des prix littéraires,
et d'eux des talents avortés ;
que sont les génies de poussière
ainsi devenus sans leur air,
et l'horreur est-elle héritée ?
Du contenu sans la matière
on a voulu bien au contraire,
extrapoler nos sociétés.
Mais rien de la supercherie
ne peut subsister trop longtemps :
comme une vigne au raisin mur,
un bon jus d'encre en boucherie
coulera d'un présent mutant
sur les façades de nos murs,
actant le pacte — Ô vacherie ! —
qu'avec les Saints, qu'avec Satan,
fit notre divine écriture.
Maxime Sacchetto
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