mardi 30 septembre 2008

Le rémouleur de l'âme

« Ils sont infinis tes e-mots,
dans leur berceau de silicone »,
me dit, de légers ris, cerveau,
d’un clignement de cil, icône,
celui ou celle qui, passant
à la meule de mes poèmes,
s’en retournait le cœur patient,
réitérer d’autres « je t’aime ».

J’en sais de drôles de couteaux,
à jouer le rémouleur de l’âme,
dans ces contrées où les coteaux
sont faits d’impassions qu’on affame,
quand on a homme ou qu’on a femme,
collimatés dans les viseurs,
qu’il faut garder bien fine l’âme,
et colmater du duel, les heurts...

Crrrrrrrrrrr !
Crrrrrrrrrrr !
Crrrrrrrrrrr !

Tourne moulin de mes paroles !
Clique clavier reclus des clefs
que je dispense aux barcarolles,
dans ces Venise aux pieds mouillés
d’une eau si lourde de regrets,
que les seconds couteaux subissent
le raclement de leurs passés,
le curetage de leurs vices.

L’âme de fond, l’âme de forme,
venez étinceler ma pierre,
dans vos faiblesses si énormes,
et dans vos éclats de colère,
si je suis rémouleur de l’âme,
c’est pour guérir de mes douleurs,
en soignant la blessure infâme
qui nous ôte un jour nos couleurs.

mardi 2 septembre 2008

Vingt-cinq mois, et moi, et moi, émoi...

Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes de fêter les anniversaires virtuels, mais voici vingt-cinq mois que cet espace existe, et ça, ça me troue un peu l'c...
J'ai dynamité tant de wagons en Cybérie, que je me sens soudain envahi d'une ineffable vague de nostalgie à la pensée de la perdurance de ce blog. Comme quoi, certaines choses durent...
La raison ?
Je l'ignore.
Cet espace n'était pourtant pas fait pour durer.
Mais qu'en sait-on, en fait, de la durabilité des choses et des gens ?
Seul le recul, l'expérience, permettent de juger de leur viabilité.
J'ai laissé ici, pour l'essentiel, la plupart de mes derniers textes en vers, mais je sais aussi m'exprimer en prose. Ma finalité n'est nulle part ailleurs, et la poésie est une étape.
Dans la durabilité se créent les sentiments, y compris lorsque les relations ne sont que virtuelles. Mais la maintenance des liens, la fidélité dans la lecture, l'échange, le partage, l'engueulade parfois, sont les ingrédients fondamentaux à la génèse des liens humains.
Aussi, voulais-je vous parler de vous, de vous qui me lisez encore, ou peut-être plus, mais qui reviendrez sûrement. Je me suis reconstruit dans mon écriture, et mon écriture s'est construite de vos lectures, de vos encouragements, et des lectures qu'à mon tour je fis de ce que vous m'offrîtes (ça fait belge, cet accord).
Lorsque je reste trainer à contempler le boulot, j'éprouve une certaine fierté, même si tout n'est pas terminé. Je la dois à vous que j'appelle mes amis, sans ambage, et à moi, un peu, aussi.