samedi 16 janvier 2010

L'oiseau de paradigme









Nous brouillons d'inculture un oiseau magnifique,
cadeau de la nature aux misérables nous,
lui qui reste debout malgré nos pets méphitiques,
nous roulons dans la boue de nos mœurs, pauvres gnous !

Il voyage en nos cœurs, sur leurs multiples branches,
et se fait mastiqueur de nos carreaux cassés,
lui, l'oiseau de la chance au bec en pique franche,
constatez sa constance à tout trèfle effeuillé !

Moi, je l'ai appelé « l'oiseau de paradigme » :
ses plumes épelées me font penser aux vers
de nos plus grands auteurs, à toutes leurs énigmes
qui prises de hauteur, prisent notre univers.

Son vol écervelé n'est rien d'autre que
les vœux dont ont vêlé – de nos intelligences –
les couleurs qu'on cuisine en pauvres maîtres-queue,
sur nos vies qu'on usine au plat de l'indigence...

Et son chant, pour parfait qu'il puisse nous paraître,
est fait de lits défaits, tessons de tessitures,
d'amants déçus dessous que l'on finit par être,
voies brisées pour deux sous, pour trente déniés durs...

Mais il ne plie jamais, l'oiseau, volant au voile
pudique et indiscret de notre grand partage,
des miettes de bonheur et cette fille à poil
dont la photo se meurt, flottant à notre étage...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

De cet oiseau, quelle envolée...