vendredi 8 avril 2016

L'effroi défendu




Marchant dans le couloir des gigantesques ombres,
une artiste éphémère effleurant de ses doigts
la harpe de nos vies dont chaque corde sombre,
a peuplé nos espoirs des désirs qu'on lui doit.

Car ainsi s'effeuillant sur ses toiles — débris
de ma barque éventrée qui vomissant son verbe,
évacue sa beauté pour s'en faire un abris —
la belle adulescente a poussé de brève herbe.

Et son soir exotique emplit l'âme des torches,
amoncelle en ce feu des couleurs impossibles
où se fond la nuance à laquelle on écorche
une expression visible en chacun pris pour cible.

Elle est sur le chemin de ce grand labyrinthe
à l'intérieur duquel mes vers péristaltiques
ondulent en mimant les péchés qui m'éreintent
et la pomme infiltrée de visions cathartiques.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Elle est belle ; c'est beau.

Michel P a dit…

Merci Miss, pour ça, et pour être toujours présente en Cybérie.

Anonyme a dit…

Mais de rien, je n'ai su m'empêcher ni l'un, ni l'autre.
Il ne faut pas garder pour soi ce genre de choses.

Michel P a dit…

J'ai souvent l'impression que la Cybérie est devenue comme ces exoplanètes d'Interstellar, sauvage, improbable, oubliée, mais pourtant riche de ferments futuristes.
Lancer une bouteille à la mer interstellaire est précisément ne rien garder pour soi, livrer au tout-venant l'opportunité d'être découvert, tel un nouveau monde.