jeudi 14 avril 2016

La proximité de la Mer



En hommage à Jorge Luis Borges

On nage entre deux eaux comme en un placenta,
dans l'étreinte alternée du flux et du jusant,
dans l'étroit sablier qu'une femme enceinte a
retourné, m'évitant le siège où va gisant
la statue bienheureuse à ce que sa sainte a.

Mais de la Baie de l'âme à celle de Belem,
il me faudrait pourfendre en ta virginité
le fer inoxidé qui me fit si bel hème
à mon hémoglobine en toute immunité,
en toute intimité le feu que Lebel aime.

Or d'avoir remâché gencives des tranchées,
je garde ton empreinte inscrite sur la plage
et l'ombre de ton pied qu'à peine retranchée
j'ajoute au régiment des fidèles volages
auprès desquelles mon cœur s'est toujours tranché.

Si j'ai tant ramendé les nœuds de tes filets,
me cousant de mots pour que rien n'atteignisse
un seul fil à tes bas que l'on voulait filer,
ce n'était pour qu'enfin le divin Montaigne hisse
une étoile de Mer aimant bien défiler.

Et dans ton beau mirage infiniment marin,
borde de ta poitrine un peu de mes falaises,
épouse aspérités puis courbe sur mes reins
la paume de tes mains absorbant mon malaise
en pompant l'essentiel de ce qui n'est plus rien.

Sur la proximité que l'Océan violente,
au sujet de l'acide et de la corrosion,
nul ne sait le remord maudit que le viol hante
et le sel affligé de tant de corruptions
martyrisant gaîment l'époux de quelques lentes.

J'ai donc écrasé d'un pauvre coup de poing
l'horaire des marées qu'on consulte aux Pléiades,
et tout près de la Mer je ne déteste point
ta beauté bustée mais belle ma naïade,
et ton désir abstrus pour mon bel embonpoint.

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