lundi 9 novembre 2015

Maritime





Tu t'es rêvée debout, de retour sur les mers,
sur ton port d'échouage où sont les mésestimes,
ton regard se posait sur de tristes amers
qui pourtant relevaient tes scories maritimes.

Et tu t'es reconstruite en morceaux de musique,
un peu comme un biscuit à la cuillère estime
en vain de ses fragments, la part métaphysique
issue de cet émiettement tout maritime.

Mais que m'importe peu qu'un pauvre mari t'aime !
Tes mots d'amour sont plus purs qu'un affreux verbatim,
ils sont en ton calice un heureux anathème,
et dans ta bouche ouverte, un accent maritime.

Alors, sortie des eaux, ma pénible péniche,
ma Beauté dont je suis l'idéale victime,
je te sacrifierai sur les laides corniches
dont l'amour absolu nous fait la mare ultime.

Puis je t'habillerai d'un drapeau Gwen-ha-du,
pour passer mes mains sur tes courbes intimes,
comme les voiles et gréement des trois mâts du
Marité, si tant est que tu m'es maritime.

J'habiterai ton corps – court de sève en coursives –
et plomberai la ligne infime, adamantine,
où je me pends à toi de façon discursive,
à l'infinie beauté de ton air maritime.

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