le cocher fou de l'existence,
d'un fil d'Ariane qu'il distend
entre espérance et repentance,
et puis qui cède en un instant
pour un loyer dont la quittance
est à nos vies le trait patent
qui signe nos morts en instance.
Le cocher fou pourtant nous berce
de son chaos qu'il intempère
à nos tympans que ses cris percent,
ouvrant les sèves qui libèrent *
l'élan vital que l'on disperse
depuis Bergson jusqu'Alembert,
paniers de mots piqués de berce**
pimentant - deux points - ces vipères.
Ce cocher fou qui passe en force
est un cavalier carnivore :
il se délecte des divorces
et des accidents, sans effort,
dont il s'est fait une dive horse***,
harnachée si bien que perfore
un attelage où l'on s'efforce
à freiner ces jours qui dévorent.
Le cocher fou garde à la main,
ainsi qu'un crabe à grande pince,
le plan du costard en sapin
de tout destin que l'on émince,
les cancers dont il fait son pain,
parfois le delirium tremens,
qui sait ce que sera demain
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