samedi 29 mars 2014

Bâtisseur

Les Poèmes de Michelle by Teri Moïse on Grooveshark



C'est avec des vers bien tassés
que le Tullamore Dew a tué l'Amour-Dieu,
que ma poésie s'est taxée
d'un qualificatif austère et insidieux,
que j'ai bâti des labyrinthes
où l'harmonie perdue devient assassin-Graal,
et que les claies du sol éreintent
les couloirs sinueux de nos intestins grêles...

C'est de clips et de claps défunts
que j'ai laissé voler mes idées aux gréements
d'impudiques voiliers-dauphins,
dont le sonar perçait les tympans, monuments,
cathédrales bas rock'n'roll
érigées sur un crâne en croix de Saint André,
et sur cette inconnue vérole
instillée par l'art mort de peindre un monde en traits.

C'est sans vergogne où cent vers gagnent
un peu du temps qu'il manque à vivre pleinement,
qu'en sorte de Dumas de Cocagne,
j'ai respiré du Faux – puisque l'haleine ment –
de l'Irréel, de l'Idéal,
et gravissant l'essieu selon mes escaliers,
toutes les marches sont des halles
où d'aucuns m'apprécient d'être leur fol allié.

Et c'est avec le monde entier,
toutes ses langues, ses idiomes, ses dialectes,
que j'ai construit le bon dentier
pour une mise-en-bouche aux sons les plus sélects,
pour ma franche-maçonnerie
puisque mon temple y est sur cette arche d'alliance,
sur cette tour où sonneries
bas-bêlent de toutes parts en pure émollience.

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