vendredi 27 août 2010

La toile






Il n'y a rien : la toile est blanche
comme un cerveau de javel est
lasuré d'entre quatre planches,
mon caleçon se démerdait...

Et sur le drap du triste suaire,
certains la firent macabrée,
d'autres aussi parfois en suèrent,
d'un jus qui ment qui m'a cabré.

Certains la firent prosélyte !
La pauvre chérie du ruisseau,
battant tambour de ses élytres
et des alcools sous le boisseau.

Sous les boissons des tristes sorts
et le bois sage des élites,
j'en connus dont le gai ressort
se mesurait surtout par litres.

J'en connus des poètes vains,
troquant un cœur pour une bite,
et de l'absinthe pour du vin,
le désert est aux mozabites.

Le désert clair des yeux absents,
des faméliques injonctions,
que nos abcès implorescents
rappellent à nos componctions.

Où sont les tables de la Loi ?
Sinon pour repaître infamant,
et que le gras le long des doigts
coule en ces broches m'enflammant.

Ô toi, ma belle inspiration,
avec tes seins lourds et distraits,
avec tes hanches dont l'onction,
sont de mes vers le moindre trait,

rappelle l'onde du néant
et le zéro qui m'est discret,
vers l'infini de l'océan
et le Koestler que j'indiqu'rai !

Les nombres premiers sont nombreux.
Ils nous sont des noms incommuns,
impropres à quoi que soient ceux
qui les voulurent plus humains.

Ils brûlent d'un feu sans raison
ni cause, ils brûlent nos passés,
ils brûlent terres et maisons
et nos carcasses dépecées.

Makine en parle trop souvent !
J'aime le lire : il est un grand !
Sur son caveau souffle le vent
de Montmartre, et le bel écran

des vestiges resplendissants
d'une littérature oisive
dont je suis l'astre bondissant
et la fontaine permissive.

Il n'y a rien : la toile est blanche
et la danse rouge est fantoche ;
le bleu des yeux, c'est le ciel,
et le vert : celui de l'Irlande.

Le blanc ? C'est un drapeau posé
comme un drap sur des corps laiteux.
Le retirer ? Je n'ai osé...
La paix se trouve-t-elle en eux ?

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