lundi 2 août 2010

Bouche au Bé





Ma stéréo fine et austère
se fait entendre en Finistère :
c'est ma phonie à demis-mots
qui sourde des cris animaux.

Le son, comme un blé que l'on fauche,
choit d'une façon vile et gauche,
puis, monte-en-l'air en droite file,
vole au secours des hémophiles.

Car il n'est jamais autant d'hèmes
que dans le sens des mots « je t'aime »,
et toutes ces fleurs d'émotions
plasmolysées à leur potion.

Quand nos vies sans Vienne s'en vont
et nos nuits s'en viennent sans fond,
Sans néons dans ce noir néant,
le vers valse à pas de géant !

Il est pareil à un ressort
pour conjurer le mauvais sort
des jurons qu'on enlève au soir,
il sort son jus de l'oppressoir.

A mon dragon dès lors perdu,
fleur de fusil, fruit des pendus,
à la mandragore essentielle,
Je m'écrirai au vingtième ciel,

en respirant la bouche bée
les mots de l'îlot du Grand Bé,
qu'il n'est jamais château brillant
qu'au bout du monde et en priant !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu me laisses sans mot.. vag