jeudi 26 août 2010

Gauguin








Il est venu chez moi voler des couleurs,
sur l'étal des émois et sur nos mères d'huile,
sous leur coiffe ahurie par le poil racoleur
du pinceau, dont furie de l'ardoise oublie tuiles.

Parvenu, ce messie – ah, mais oui mais si mais -
avec des indécis, de s'en faire disciples,
et toute son école en bon ordre d'armée :
Pont-Aven, on s'y colle et l'on s'y mire en cible !

Faire court sur Gauguin, loin des hémicycles,
c'est oublier le gain pour l'ivresse du vent :
c'est troquer longue-vue contre pauvres bésicles.

Tahiti : je l'ai vu dans ma vie de l'avant...
Il volait les pastels de mon grand-père enfant !
En volant comme tel, on marquise et l'on fend.

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