jeudi 6 mai 2010

Le contremaître-chanteur





Comme il en est des hautes-contre
ou des violences du violon,
des contre-sens et des rencontres
ou des accords que nous violons,
ce sont les ouvriers du verbe
qui poussent jusqu'à ces hauteurs,
un peu comme le blé en herbe,
un seul contremaître-chanteur.

Et si l'on pouvait d'épées rire
ou sur leur fil se retrancher,
pendus à s'en laisser pourrir
ou strangulés à la trachée,
j'en sais qui la joueraient piano
de tant de cordes pour s'éprendre,
Qui se feraient poser l'anneau
d'esclave à sa voix pour s'y rendre.

Il est ainsi contrevenant
à toute moindre bienséance,
et chante aussi à l'avenant
sa partition de nos séances :
il fait se lever le rideau
sur nos châteaux de loirs blasés,
et nous méduse de radeaux
De Denée jusqu'à Trélazé.

2 commentaires:

Morgan a dit…

Belle alchimie entre ton poème et cette musique au climat on ne peut plus inquiétant.

Michel P a dit…

C'est la musique d'Olivier Greif, compositeur contemporain récemment décédé, que je suis content de te faire découvrir, amigo.