jeudi 5 novembre 2009

Versets versés


... sur les tombes contigües de ma mère et de son amie d'enfance.


Les fleurs que je vous offre
sont un bouquet de mots
dont je remplis un coffre
du bout de mon stylo.

Leur parfum de naguère
est à vos souvenirs,
le mien ne vaudra guère
que le blanc d'un soupir.

Ce sera donc ici,
le temps faisant son œuvre,
que seront réunis
les nids de nos couleuvres...

Les non-dits épatants
qui, d'un effet de bombe,
ô secrets éclatants,
sont cachés dans les tombes.

C'y sera donc aussi
ma dernière demeure,
et comme un dernier lit,
le fleuve où l'on se meurt.

j'y coulerai les jours
en toute éternité,
en sachant, tout autour,
vos deux maternités.

Novembre est tout plié
du feu des chrysanthèmes,
mais j'avais oublié
de vous dire "je t'aime".

5 commentaires:

Morgan a dit…

C'est magnifique, Michel.

Murièle Modély a dit…

C'est magnifique
(ce sont les mots qui me sont venus à l'esprit... puis j'ai lu le commentaire de Morgan :)

Anonyme a dit…

Biz, Michel… !

Alix

ledif trocas a dit…

un bien joli poème
vos mamns peuvent continuer leur mort contentes.
φιλικά

L'homme des steppes a dit…

Beau et émouvant...