vendredi 27 novembre 2009

L'impromptu



Impromptu ? Ce n'est pas improvisé, mais c'est
- quoique nous l'eussions su - un cheval sur la langue
- ou sur la soupe -, un pas de plus à reverser
à nos idées reçues pour être moins exsangues.

Je reste fasciné par les accords tritons
des musiques de Liszt, et par les palindromes,
qui si bien renversés redondent ce qu'ils sont,
tels tant de mes versets servant un tel syndrome...

Être à l'envers soi-même et l'inverse de soi,
en une seule piste, être un disque à deux faces,
un double requiem ornementé de soie,
de notes dessinées pour que rien ne s'efface...

Mais il y a l'impromptu qui surgit dans nos vies
et bafoue la routine à laquelle on se tient,
l'impromptu tant obtus que soudain l'on dévie
aux courbes serpentines de l'onde Chopin.

Récemment l'on m'a dit que ça fait des spirales
tout autour de la note où le flux se déverse,
comme nomomanies à nos nomades râles
dont pleurer ne dénote aucune franche averse.

Une petite bruine, à la la limite, à Brest,
Barbara, barbe à ras, Barbe-bleue, Barbe-torte,
et quelque sombre ruine où mots de Nothomb restent
à ma pointe du Raz, ses trépassés en sorte...

Les mêmes tours se font autour de notre fond,
qu'ils soient tours de magie ou qu'ils soient tours de garde,
nous nous entrelaçons lascifs ou las glaçons
autour des nostalgies dont notre âme se farde !

Mais l'impromptu prépare à son tour un chemin
que nul n'avait prévu ni nul n'avait rêvé,
où tout est un départ vers ces nouveaux demains
dont nulle longue-vue ne vit les cieux crevés.

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