jeudi 12 novembre 2009

Inspiration

Puisqu'un jour, tu ne viendras plus
frapper aux portes de mon crâne,
puisqu'il aura plu et déplu,
ta gouttelette en filigrane,
et que des cieux ne tomberont
que les filets des soleils d'autres,
dis-moi que nous moissonnerons
sans troquer le blé pour l'épeautre.

Dis-moi, toi, mon inspiration,
quel poète est le plus mauvais,
violant le mot « macération »
pour en tirer des « je m'en vais »,
pour arrêter toute écriture
et jouer Rimbaud sur de faux-airs,
emprisonnés de fioritures
et de déballages diserts...

Dis-moi que c'est moi, mon miroir,
que je suis le plus haïssable,
que je suis dans un entonnoir
tel un château - Kafka - de sable,
qu'il faut en sortir ou mourir,
que je dois m'attabler sans crainte
à l'œuvre de chair à nourrir
qui puisse laisser une empreinte.

Dis-moi la lumière à ton tour
et les mots vivifiants du monde,
Les Caravage et les atours
dont on orne le plus immonde,
la beauté de la création
malgré l'en-soi du diable en l'Homme,
malgré nos franches destructions,
au gré de mes Capharnaüm.

4 commentaires:

Morgan a dit…

En tout cas, tu as un vrai air de poète inspiré !

Michel P a dit…

J'ai franchi un pas Morgan, mon pote : je commence à aimer écrire.

Anonyme a dit…

"je commence à aimer écrire."

Alléluia, bis ;=))))))))

Michel P a dit…

Hosannah, même ! :-D