lundi 27 juillet 2015

Le lit-bateau



Lentement luttait mon lit dans le malin tumulte ;
aux flots à gîter que mes sommeils froissaient,
répondaient ses beaux draps que mes peurs accroissaient
– gréement qui vous propulse et qui vous catapulte.

C'est ainsi que j'entrai dans les nuits rugissantes
et sans cesse essorées des odieux quarantièmes,
où s'égrainait le temps en millions de centièmes
aussi bien qu'en embruns de marées fléchissantes.

Or, le phare isolé de mon chevet frisait
mon carnet de cuir roux d'une écume de lettres
qui déguisait l'angoisse en conscience de l'Être.

Au-delà de la Vie qui me paraphrasait,
ma rêverie nocturne inondait une eau sombre
qui dégrisait mon lit juste avant qu'il ne sombre.

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