mercredi 2 décembre 2009

Symphoniste





Berlioz, en deux syllabes seules,
en ta flamboyante rousseur
symphonique, où le soufre esseulle
un sel acide à nos noirceurs,
un Faust en blanc sans faux-semblants
et l'indicible trille où bougent
les doigts des musiciens tremblants
sous l'infatuation du rouge...

En deux syllabes fantastiques,
comme un violon tentant la prose
au creux d'harmonies fanatiques,
je t'ai revu tenant la pose,
entraperçu des yeux de Liszt,
carillonnant d'amours, si j'ose,
dont un seul étouffa la liste,
le souffreteux amant, Berlioz...

Faut-il me perdre en tes couloirs ?
et dans tes phrases contournées ?
qui coulent coulent comme Loire
ou Saint-Benoît-le-Bétourné(1),
au fil de l'eau de nos déboires
et des mélodies détournées :
tant va la cruche aux vins à boire
que nos vies l'on voit retournées...

Berlioz ! Qui fit en deux mesures
bien plus que ne fit nul poète,
peux-tu me dire en quel azur
se trouve le grand gypaète ?
qui plane au-dessus de nos œuvres,
qui se la joue « magicien d'Oz »,
nous enlaçant comme couleuvre,
peut-être fut-ce toi, Berlioz ?



(1)  http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Benoît-le-Bétourné

3 commentaires:

Morgan a dit…

C'est FAAAAAAAANTASTIQUE, Amigo !

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…
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