mercredi 27 novembre 2019

Henry & June





Lorsqu'on cherche à parler d'une beauté fatale
innervant le moignon d'une histoire amputée,
c'est afin de projeter l'éclat penthotal
à l'écran dépourvu de vitesse en butée.

Les poésies d'amour en traits tirés s'écrivent,
à la façon détruite et dérivée du vent,
dont les battements doux de temps en temps décrivent
un claquement de draps portés tel un auvent.

Tu sais, si je m'appelais Henry, mille heures
auraient le temps de passer sous le pont désert
où Mirabeau comme un camion déménageur,
inspirait bruyamment Guillaume Apollinaire.

Hé, June, à tes côtés brûlants mes vers dégrisent
un peu, sous le soleil ardent de tes yeux bleus ;
sous cette peau brûlée que ta rousseur irise,
il me faudra compter sur ton côté sableux.

J'aurai des clefs l'omelette et l'inlassable dune
à parcourir en toi sous ma paume avertie,
j'aurai le plat pays de ta chair opportune
à caresser sans fin de mon verbe amorti.

J'aurai le paradis d'un Saint-Pierre anguleux
dans la mire alignée que tous enfin me jurent,
où notre partition s'avoue vraiment que le
désir est démesure à décrire en mesures.

https://soundcloud.com/annaondu/henry-june

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