samedi 3 novembre 2018

Gavrinis



J'abondai sans raison la douleur en dollars
alors que le cercueil à l'émotion serti
servait pour avaloir à mes dealers de l'Art ;
au plus profond de mon marasme, à quoi sert-il ?

À quoi sert donc le chalumeau des mots fertiles
arrosant les vallées de lunes funéraires ?
À quoi bon découler l'encre à mort sur le Nil
et son serpent liquide aux relents littéraires ?

Avant la venue des charrues, passait l'araire ;
avant l'avenue des ces champs coalisés
contre le temps qui passe, avant l'horaire,
existaient les anciens, les non-mondialisés.

Gavrinis, en tes courbes immortalisées
clignant du doigt comme une paupière erratique,
est mu le corps que l'on débraille analysé
par l'ignorance émue des accords informatiques.

À quoi sert donc le dromadaire épileptique
et son Marché dans le désert évanescent
des illusions de la modernité pratique ?
Un oasis est presque un fantasme indécent !

J'allais sur Gavrinis pour y chercher du sens ;
au cœur de sa spirale, on entre, on s'entortille,
et dans son labyrinthe on s'emplit de l'essence
abandonnée, perdue, cachée sous les orties.

https://soundcloud.com/annaondu/gavrinis

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