dimanche 23 septembre 2018

La peau



La peau lecteur, la peau hésite à chaque mue
comme la poésie déchirée par trop d'amours,
et sa métamorphose aux jeux du PMU
n'est qu'une anamorphose en ses odieux labours.

Il me faut, toi lecteur, assurément t'ouvrir
au mystère absolu de la transmutation
que Nicolas Flamel eût su d'un sceau couvrir
et délivrer pourtant de toute inquisition.

La peau n'est que le masque affublant le visage
éteint de ceux dont le sourire est la grimace
ou la moue triste affichant sur ce paysage
un rictus amer et mou, d'un baiser de limace.

Et traînant — mollusque informé du triste sort
étrennant ma vie larvée sur le bord du rien —
de-ci de-là, me flétrissant sans ressort,
on me voyait compter, métronome aérien.

Compter le temps qui passe et la ride imprévue,
dont s'en suit la frayeur et la grande panique
où le Monde s'avance à perte de bévues
vers un iceberg à la façon du Titanic.

On pourrait balbutier des tas de poèmes
au sujet de cette élasticité perdue,
de la vergeture et de ce que la peau aime
indépendamment des lents jours et de leur dû.

Quoi qu'il en soit, sans passer par quatre chemins,
lorsque la mienne effleure un brin de son histoire,
à la peau de mon Amour est un Parchemin
gravé par la caresse infinie de l'espoir.

https://soundcloud.com/annaondu/la-peau

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