samedi 20 mai 2017

La chanson du désir



Du cuivre obscur où glisse un geste à peine alacre,
on retient de ta nuque où frise ta coiffure,
impression miroitante, enroulement de nacre,
un coquillage offert aux gentilles griffures.

Enroulement de nacre, entortillant ta bouche
ornée du cramoisi d'une fraise écrasée
par tes baisers sans fard d'où cette langue accouche,
il chante ta beauté de désir irisée.

D'où cette langue accouche à ton sexe insoumise,
un peu comme à tes yeux mon regard assouvi,
fenêtre ouverte, azur pénétrant ma chemise
en reniflant ton buste aux courbes qui dévient.

Pénétrant ma chemise en forçant ses verrous
de tes doigts musicaux dont je suis à portée,
qui décompose à deux notre chair et vers où
tout nous porte à nous croire en des dieux importés.

Notre chaire est vers où sont posés sur tes hanches,
ainsi qu'en un plein-cintre autant de contreforts
arque-boutés sur toi, les flèches des dimanches
engraissés de matins mutins mais sans efforts.

L'Elf' lèche du dit manche, une sève nouvelle,
et l'éphélide — oiseau de l'aile de ton nez —
sifflote en reniflant de ce qu'on dénivelle
en ton chemin de dame, échec abandonné.

De ceux qu'on dénie vêle un ventre féminin,
et tes sourcils en sabre ont coupé le cordon
d'un monde où s'aliéner mène à finir en Un,
tandis qu'en deux, d'aimer nos corps sont d'heureux dons.

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