mercredi 10 décembre 2014

Yggdrasil



Épuisez les possibilités d'un exil,
et puisez l'eau de ce moulin sur ma parole,
et puis c'est de ce jet poussé tout en corolle
que jaillira l'idée de mon arbre Yggdrasil.

Dans son tronc sera mon Présent calaminé
par mon Passé dont s'entrelacent ses racines,
au point de rejoindre en descente de sa cime
les trois branches qu'en Avenir il a mimé.

Changer c'est se recommencer sans cesser d'être,
c'est renaître de sa propre sève à l'inverse ;
c'est usiner son univers d'un bois de hêtre.

Muer c'est se défaire enfin des fouets, des chaînes,
c'est se laver comme mon arbre d'une averse,
et grandir en notre terre comme un chêne.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce texte est d'une beauté et d'une sensualité terrible Maillekeul.

Que dire à nouveau sur les émotions que tu acceptes de nous offrir...

Encore merci, cher poète

Michel P a dit…

Mes textes se font rares Mathieu, alors je m'efforce de leur conférer une certaine saveur.