mercredi 21 mai 2014

Le champ des poètes

Via con me by Paolo Conte on Grooveshark



J'aurais aimé l'être, Prévert,
pondant des mots de cinéma,
ou bien Villon, l'affreux pervers,
pendu d'amour du haut d'un mât ;
j'aurais goûté de Baudelaire
un peu de paradis – coma –
et de Guillaume Apollinaire
un verger sans millet qu'homme a.

J'aurais volé d'aimer ses airs,
les partitions d'Arthur Rimbaud,
d'aller au pôle en courant d'ère :
d'un le ruisseau, l'autre est amont ;
et dans le val qui va vers l'aine
où le sextant perd l'étambot,
Lamartine est Sade en limon
des crûes d'un fleuve à l'habile haine.

J'ai désossé d'un vers tes braies,
gauloiserie de mes aïeux !
Et d'Eluard des lueurs vraies,
et d'Aragon le camaïeu ;
j'ai desnossé mon écriture
afin de devenir « meilleur »,
et de Jacob et ses cris durs,
offrir un reflet d'orpailleur.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tes vers sont simplement merveilleux et sont, pour moi, une bulle d'oxygène et de plaisir.

Saint Cloud Maillekeul