Prisons nos coups de tabac, frérot,
blague à l'aise
et blague à part puisque l'on sème,
appontons nous
comme on le fit parfois de Brest à
Cotonou,
sur le grand rail où s'écartèle un
barreau de chaise.
Quels que fussent les écrous, quoi que
nous vissions,
nous étions en cellule au fond de nos
cerveaux,
pareils aux bœufs en batterie privés
de veaux,
tout prêts à l’abattoir pour nos
compromissions.
Et que dire du Cran dans les maisons
d'arrêt,
puisque nous sommes amassés après ces
portes ?
De nos corps ramassés n'est plus rien
qu'il importe.
Si l'on est là la lie d'un hallali
barré,
c'est que nous nous saoulons sous les
lits sans ressorts,
oscillant selon nos souhaits, tels
harengs saurs.
Nous assumons nos privations de Liberté
– moi, je suis en prison depuis la
puberté –
tout en veillant à ce que notre esprit
s'enfouisse.
Nous résistons à la pourriture
invasive
héritée d'une moisissure impermissive
à l'ombre de trous ; Dieu fit que
d'aucuns s'enfuissent.
Et nous rêvons alors de perspectives
floues
que nos yeux – par manque d'habitude
– ont du mal
à distinguer du bien, des vertus
carcérales,
tandis que le temps mort incessamment
nous floue.
Je suis lecture ou foot', brimade ou
rébellion,
je suis un numéro sur une liste grise,
on m'appelle au parloir de mes amours
en crise,
mais dans mon cœur brisé, je suis
encore un lion.
2 commentaires:
Maillekeul,
Je trouve ton texte merveilleux...
Thiéfainien...
Mr H
Merci mon ami, tu es bien le dernier à laisser des commentaires ici...
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