jeudi 22 juillet 2010

Premier manifeste paradoxaliste






Merci Sartre !
Depuis ton passage désastreux
depuis ton vin tiré du bac philo
- phylloxera, oui ! -
nous subissons le poids de la société de l'existentialisme
et des greffons américains
où se nécrose le cru de l'encre
dans l'achevé des discussions sur "l'identité nationale"
merci Sartre !
L'heur n'est plus aux muscles des deux magots
ni plus qu'à la bourgeoisie fébrile
se réunissant pour refaire un monde qui n'appartient qu'à son intellectualisme veule
décidant du fond
décidant de la forme
décédant de ses enfants morts-nés
décidant des préceptes de mois éculés
mai
mais
les vrais enfants de ces mois stériles
sont ceux qui les ont vu du ventre de leur mère !
Il faut chasser comme une mauvaise mouche
la dictature de la pensée
cet espèce de conformisme puant
faussement gauchiste
englué de parisianisme dégoulinant
et saturé de ses circonlocutions abstruses
qui nous ont mené à ça !
S'il me fallait décapiter le cadavre de Sartre
à défaut de tuer son œuvre délétère
Je le ferais devant vous par cette guillotine
l'existentialisme est une valeur morte !
Un non-sens consumériste
qui nous pèse
qui nous baise
qui fabrique des générations de chômeurs dociles
des esclaves modernes
des pays en viol de développement
des calottes polaires en fonte précipitée
des sexes décalottés devant la mémoire des génocides
d'affreuses valeurs bien pensantes au derrière sale !
Quitte à se faire enculer
que ce soit muni de notre courage
et de notre franc-parlé
et des lettres de nos rages
en maudissant les génies sortis de la lampe des trente glorieuses
comme de la cuisse de Jupiter
écartée dans un Gonzo d'agapes où tous se la touchent
le cinéma de notre pseudo-littérature actuelle
sa fatuité
sa pauvreté
sa stérilité.

Maintenant
Il faut se servir des Saints Jean baptismaux
et nous baigner à nouveau dans le poème
ainsi que nous l'eut proposé Rimbaud.
Il faut extirper l'écharde
écrire les jeux
les "JE"
et de toute la force de nos mots
suivre le chemin de ces chansons qui nous ont inspiré
et nier
nier l'absurdité du passé qui nous a précédé
et ne pourra pas nous succéder
car tout passé nous est mort
tout passé nous est tombe
et ses errances tombent
en tristes matamores...

Nous sommes sortis du ruisseau
et de nos fières pauvretés
du flux des caniveaux
pour nos poésie émiettées !
D'un flux dit RSS
pour enfin leur jeter
des croix où naguère, en URSS
on eut dit cimetière à ces gestes damnés.
Peu importe la forme
peu importe le son
peu importe la norme
peu me chaut la leçon
en nos lettres la vie
doit retrouver du sang
et le décent lavis
d'un décor innocent.
Nous devons nous rejoindre
fabulistes du mieux
Cet accord est le moindre
à nos verbes gracieux.
Battons les blés dans des gerbes splendides !
et nos vomis imagés
sur ces vides putrides.
Jongleurs de mots
souffleurs de vers
soyons anormaux
sans être pervers
soyons initiés
initiateurs
de cette branche sciée
prestidigitateurs
prestes agitateurs
des frondaisons que l'on taille à la nouvelle saison venue
torchons les nues !
et les serviettes seront bien gardées
ah la vache !
les cadres et leur ministères
les gros bobos de la vie trônant dans leurs tricots stériles
les Marcel pris d'assaut dans leur tour d'y voir
les présidents de sagesse qu'on arrache
l'ordre du désordre consenti, consensus, convenu
la cohorte de tous les parvenus.
On trouve plus d'imagination dans le cerveau d'un Homme LIBRE
que dans l'attache-case d'un technocrate
et plus de sentiments qui vibrent
que dans un carnet de bal phallocrate...

Finalement, je n'en veux plus à Sartre :
il a fait son temps et ses humeurs
et tout cela s'entartre
sans que l'on ose tirer la chasse
les bouches des goûts sont décorées de dartres
comme des décennies putains n'ayant pipé mot
comme des sourires qui meurent
comme des Falachas
pendus au scion d'une ligne de leurres
de mensongers émaux...
Non, nous ne sommes rien
et puis nous sommes TOUT
nous n'écrivons pas mieux
n'écrivons pas moins bien
nous sommes dispendieux
et puis nous sommes fous
nous sommes nos contraires
n'est dévot ni con traire !
S'il faut que nos contradictions
soit le pivot de nos géodes
et nos paradictions
l'arraison de nos odes
brisons les sphères de cristal où s'étiole aujourd'hui le verbe
et les mondes bienséants trinquant à la pensée de la misère au paroxysme
rasons – la barbe ! – les édifices de notre plume acerbe
et sans dessus dessous, indécents, dressons le paradoxalisme.

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