mardi 18 novembre 2008

A Olivier

Si les textes maudits sont au nombre de sept,
Ci-dessous celui-ci, s’ils le suivent du reste,
Mes mémoires brûlées de la rade de Brest,
Sont ces vers égarés à ta trace secrète.

Emu dépositaire en si pesantes années,
D’eux tu me libéras en me les remettant.
Symboles que j'enterre, ayant passés tant ans,
Qui de tes noces furent leg empoisonné.

Je sais que tu y tiens, peut-être plus que moi,
Comme je tiens à ceux que tu m'avais laissés,
Comme l'on tient l'un à l'autre et sans bien le montrer,
Je prends tes mots, tu en parles si mieux, si Toi :

"Les perceptions enfouies d'une vie antalgique,
Qui feraient oublier les fers chauds des passions,
Et témoins de nos peurs mêlées d'admiration,
Nous poussent à construire éloignés, nostalgiques."

Quelle corde et quelle vibration plus intime,
Sauraient à nos doigts qui écrivent, composer
Les partitions cardiaques et les notes nées
Des instruments bornés de nos quêtes infirmes ?

Quelle négritude saurait mieux enchaîner
Les compagnons de route, à leurs verves bancales,
Les compagnons de doute au fin fond de leurs cales,
Les compagnons du verbe à leurs mots échangés ?

Alors, vieux, n'oublie pas qu'aux confins du ponant,
Il y a moi qui, de ces rimes embrassées,
Te serre sur son coeur de profonde amitié,
Rentrant dans leurs mondes, deux amis s'embrassant.

1 commentaire:

ol75 a dit…

Vingt ans...
Michel,
j'avais presque oublié qu'aller vers l'ouest permet de se rappeler que le soleil éblouit... Sur ma route, je le constatais, et regrettais presque qu'il soit déjà trop tard pour regarder le couchant au bord de l'océean... Mais peu m'importait finalement : tu m'attendais, sans savoir et nous allions boire à la santé des Dieux anciens, dire des bêtises et rire... beaucoup ! Et demain... Demain, tourné vers l'est, nos retrouvailles passées, je passerais par là, le corps retourné, le coeur un peu serré, mais heureux... A présent, demain devenu hier, je suis de retour, sain et sauf, mais pas indemne : vingt ans sont passés aussi vite qu'un crépuscule sur la baie des Trépassés... Un voyage de vingt ans, en vingt heures... A peine !
Alors que je mange du crabe et du pamplemousse - Un mélange ! - je m'attarde un peu sur ce constat. Et toutes ces saveurs en bouche, fines, austères et douces font que mon argot hâte mon pari de te revoir bientôt ! Le salé, le sucré, l'acide et la mer dans une entrée, c'est à s'taper l'fion sur la chaise... c'est bon !!! L'amer ? La mer... Dire que j'en étais si proche hier... Vingt lieues... A peine ! Une prochaine fois... Bientôt... Après tout, vingt ans n'est pas un âge, ni une durée, ni même un rêve : c'est un songe... Une trève... En fait !
Ciao Man
Olivier