dimanche 20 janvier 2008

Les cercles de feu

Texte inédit non publié lors de sa rédaction

Lorsque les soirs d'été brûleront des aveux,
Que les cerveaux blessés sembleront déjà vieux,
Je resterai figé dans un rond, désireux
De boucles emmêlées en doux cercles de feu.

Lorsque les nuits d'étoiles m'auront rattrapé,
Que le bateau sans voiles viendra m'embarquer,
Je pâlirai d'un mal que le sextant froissé
Redressera, draps sales en des mers salées.

Des mers de lait d'ânesse où je serai féal
Aux sirènes, princesses d'aubes boréales,
Pharaonne maîtresse ou muse ou bien vestale,
Je tisserai sa tresse en phrases verticales.

J'adresserai des mots en signe de promesses
Que de profonds échos ramèneront en messes,
En sombre oratorio que l'on donne en confesse
Lorsque l'archet sangle eaux du con jusqu'à la fesse.

J'aborderai la terre, alors, en son sein chaud
D'où le puissant cratère évacue les manchots,
Montrant du doigt l'artère où coule vive chaux,
Acide et délétère et tremblante au cachot.

Je ferai des moissons de flores vivrières,
Et de fortes boissons de Malte imaginaire,
Sur son île sans fond, sa ruche carnassière
D'abeilles qui s'en font de n'être qu'ouvrières.

Je ferai ces grands feux qui soignent les poisons,
Cautérisant au mieux les plaies de la raison,
Fertilisant les lieux que l'on couvre à foison,
Pour un instant le dieu qui couvre sa toison.

Viendront les soirs d'été, brûleront les aveux
Que, parfois, l'on se fait comme on fait des adieux,
Et des cheveux défaits entre des doigts envieux
De boucles emmêlées en doux cercles de feu.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

merci...

Anonyme a dit…

La coque silencieuse approche l’archipel.

A l’étrave effilée fourmille l’apatride
Nuée du pelagos, peuple luminescent,
Fermement pourfendue par les sinusoïdes
De téléostéens voiliers tout crépitants
D’écumes étoilées et de blancheurs que guident
Les éventails légers de crêtes sous le vent.

La coque silencieuse approche l’archipel.

Au Kashkasi poisseux que des gouttes fendillent
S’égarent des destinées dans de longs froissements
Qui surgissent de l’onde, parfois, à flanc de quille
Trahissant les envols des turquoises, au portant.
Ces gemmes des membranes pectorales babillent
Comme les pales affolées d’un souvenir d’enfant.

La coque silencieuse entre dans l’archipel.
Un tamtam sous nos pieds annonce la nouvelle :
Quelques flottants marteaux rebondissent gaiement,
Réveillant les îliens assoupis à la belle
Dans l’ombre des varangues et les poids entêtants
Des fragrances dorées de l’ylang et du sel
Des chaleurs de couvées et de ceux qu’on attend.

Michel P a dit…

Dommage de ne point trop savoir d'où me vient l'écrit ci-dessus...

Anonyme a dit…

Je suis Marie-Cécile, vieille blogueuse d'arrière garde (genre depuis 2004 ou 5) aujourd'hui sans territoire virtuel (j'ai "tenu", comme on tient des bordels "long-board train", "l'I-révolution", "cryptobiosis", "Derkomai", "Néo" et autres. Je trouve que vos images ressemblent terriblement aux mienne, votre rythme aussi, c'est assez troublant. J'aime le texte ci-dessus. Pourtant, d'habitude, je n'aime rien. Vous écrivez depuis longtemps ? Est-ce que, comme moi, vous avez un flux poétique quasi-automatique ou est-ce que ça sort dans la douleur ? mc.guillory@free.fr

Michel P a dit…

Je suis Michel, vieux tigre cybérien (genre 18 avril 2005), aujourd'hui de retour après avoir déserté ces steppes, suite aux destructions successives du "coin des poètes disparus", des "chants d'ouest dominants", d' "un peu plus à l'ouest, capitaine", de "l'improbable chant du cormoran" et de "Vladivostok station", wagons plombés...
J'ai également été assez surpris de lire ci-dessus comme je relis ce que je commets. Pour le reste, je suis cyclothymique. ;-)