jeudi 17 août 2006

Confortine

J'ai voulu te parler d'Elle,
---------------------------------Avec ces quelques mots,
Fussent-ils bâchés ou infidèles,
-----------------------------------------Puisque tel était son lot
------------------------------Naturel,
Et le kismet aux infidèles,
----------------------------------Et le mekhtoub à contrario,
Et nos errreurs à la poubelle,
---------------------------------------Et nos errements
---------------------------------------------------------------Dans d'autres eaux,
---------------------------------------D'autres océans,
-------------------------------------------------------------Dans d'autres peaux,
---------------------------------------Rouges de honte,
---------------------------------------------------------------Dans d'autres zoos,
---------------------------------------Pour d'autres contes,
--------------------------------------------------------------------La fée des os
---------------------------------------Et des ossements
---------------------------------------------------------------Dont fait caveau
---------------------------------------Le train du temps,
----------------------------------------------------------------L'a pris très tôt
Pour une destination nouvelle.

J'ai voulu te parler d'Elle
Comme des farces du hasard
Et de la femme-enfant si belle
Qu'on laisse aller l'histoire
----------------------------------Au gré des vagues
Et de l'orage, ô désespoir,
------------------------------------Et des vents qui divaguent,
Et de la fin du monde,
Ici en Finistère,
Pas loin de cette table ronde
Et de nos éternels mystères,
Des rêves qu'on féconde,
De ceux dont on se désaltère
Au graal de nos secondes
En fuite délétère.
J'ai voulu te parler d'Elle,
---------------------------------Alors promise à d'autres,
Du Menhir et de sa clientêle,
---------------------------------------D'un canapé où l'on se vautre,
De ses seize ans, la bagatelle,
----------------------------------------Comme les tiens avec un autre,
Et des poussières en dentelle,
-----------------------------------------Et de nos mains comme des votres.
Puis il y eut le bar-tabac,
---------------------------------Puis il y eut phrase assassine,
C'était l'été, c'était Pont-Croix,
------------------------------------------Au bras d'une petite confortine,
Confort, c'était tout près de là,
-------------------------------------------Je la raccompagnais les nuits mutines.
Ces nuits d'été tu les connais,
-----------------------------------------Ces nuits aux étoiles filantes
Que contre moi tu regardais,
---------------------------------------Ces nuits bretonnes et brûlantes,
Ces nuits quand le vent se levait
--------------------------------------------A nos incantations latentes,
Ces nuits où tout se finissait,
---------------------------------------Au fond de, nos passions, la tente...
J'aimais Morgane,
-----------------------La confortine,
------------------------------------------La jolie fée,
Mon fort Saganne,
-------------------------Pour la siérine,
---------------------------------------------Etait tombé.
Et qu'est-ce qu'on gagne,
-------------------------Fée serpentine,
---------------------------------------------A la tromper ?
La fièvre insane
---------------------Et vipérine
------------------------------------De nos péchés...

Oh bien sûr...
Nous ne lisions pas la poésie de Cendrars,
--------------------------------------------------------A quatre mains,
--------------------------------------------------------A quatre yeux,
A deux voix chaudes et éparses,
A deux bouches faites pour les amoureux,
A deux coeurs faits pour les lendemains...
J'ai voulu te parler d'Elle...
Et de sa peau de tahitienne,
De sa peau sombre,
De son cheveu sombre,
De son regard sombre,
Morgane la noire et l'éternelle,
Morgane issue de religions anciennes...
De ses seins jeunes
--------------------------Comme des pommes bleues,
Et de ce foehn
---------------------Entre ces monts venteux,
De cette parfaite incarnation
De mon pays du bout du monde,
Et ses deux pointes en préhension,
Le Raz, le Van, et leur faconde,
Puisque du vent les intentions,
Tendues vers d'autres queues d'aronde,
Et de Sein dont elles portent nom,
De l'île où je fis dormition
Comme l'on dort en Avallon.

Aimer sans être l'amoureux,
Mais aimer vraiment...
Se sacrifier tout seul pour deux
Et se rêver dans son présent...

Je ne l'aurai jamais demandée en mariage...
Pas plus, non plus, que de lui faire deux enfants.
Mais elle reste, en temps passant, un beau mirage,
Une oasis où je ne bois qu'à tes serments.

Je me suis perdu près d'Elle,
--------------------------------------Dans un Sahara occidental,
Et la police à Rio mortelle,
-----------------------------------Et des prisons de verre cathédrale.
Et tintinabule
------------------La roue à carilllons
------------------------------------------De l'église de Confort,
Et noctambule,
---------------------J'entends ces sons,
-----------------------------------------------Ces sons si forts.
La cornemuse déambule,
---------------------Auprès de la mariée sans nom,
-----------------------------------------------La belle qui s'en sort.
Et tintinabule,
-------------------Comme d'horribles oreillons,
----------------------------------------------La roue de vie, la roue de mort.

Le six Janvier,
Le baptême d'Anna,
Ses infidélités,
La maison qu'elle me floua...
Elle a tergiversé,
C'est là qu'elle m'oublia,
Une larme est versée
Et mes oublis à moi...

Et tintinabule la roue à carillons,
Et Confort m'est inconfort
Et cette ville en ses haillons
De notre histoire en mal de corps...
J'ai voulu te parler d'Elle,
De cette femme merveilleuse,
D'une épouse sacrificielle
Qui m'a laissé te rendre heureuse.





Compte à rebours : Restent 3 textes à écrire.
Voici qui clot le chapitre "Around Pont-Croix" et par la même le premier recueil des chants d'Ouest dominants, "Accidental".

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Le tourbillon de l'amour, beau , reconfortant et evoutant il nous fait simplement oublier qui l'on est .

C'est toujours aussi splendide aussi magnifique.

Merci à toi Ô mon capitaine

amicalement

Sacha en Wancance au pays Basque

Anonyme a dit…

Tu as fait le tour je crois et de fort belle façon.
Et si dans toute chose la mort gagne prenons notre temps et tant qu'à faire...du bon
Amitiés

Anonyme a dit…

Tu as un don oui. Celui par tes mots de nous faire regarder. Bravo

Anonyme a dit…

Si beau...
Oriental Wisdom

deuxpoidsdeuxmesures a dit…

Alors ? Tu en es où ?

deuxpoidsdeuxmesures a dit…

Alors ???
Tu en es où ?

(orientalwisdom)