lundi 31 août 2020

Naïade



Quand au creux de ses vers un peu de ton essence
a d'un calice ouvert extrait la renaissance
on voit son cœur offert en guise de trophée

Quant à remettre aux fers une âme apostrophée
laisse au choix l'enfer ou l'infâme esclavage
et le chant possédé de la femme au rivage

Épanche aussi sec une intarissable soif
étanche à ce sexe inexpressif et rugueux
que ta beauté remplace irriguant de son bief
un moulin sur parole et mes mots de guingois

Vide enfin de la place un obscur importun
que déesse adorée tu n'aies plus qu'un seul homme
effeuillant ta corolle en te parlant d'amour
et des grains mordorés de ce sable incertain

https://soundcloud.com/annaondu/naiade

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