lundi 10 août 2020

L'émoi doute



Damnée somme d'années nos saisons se bousculent
empruntant vers l'hiver une route trop courte
allant de notre aurore à notre crépuscule

Entre les deux le corps balance et s'évertue
d'aimer trop aimant mal émancipé du temps
qui pourtant le rattrape autant que ces vers tuent

Vicieusement le jour avance en faux-fuyant
grattant les arpégés de son compte-à-rebours
au gré des traits tirés par l'archet de nos rides
et par l'épuisement des printemps s'effeuillant

Mais dans les moissons drues blondissant au soleil
il faut du coquelicot les tâches de sang
les floraisons d'été sont des cœurs endettés
le cri de désespoir et l'agonie d'amour