samedi 8 février 2020

Distilled in Brest



Non, je n'en peux plus de la pluie
qui tatoue la grisaille à l'âme
et qui découpe en filets d'eau
le temps perdu sans amour.

Et je n'en peux plus du Grand Ouest
où l'on prie l'astre évanescent
de ne pas se coucher si tard
en n'accouchant que de sourires.

Il me faudra peindre en violet
les sabords ouverts de tes yeux
retendre une corde vocale
au diapason de tes paroles.

Il me faudra te conter Brest
et ses remparts rempli de bruine
et de ruines d'amour aussi
dont le profil de fer rugit.

Sous les grues du port de commerce
on comptait les points de suture
en soupirant pour ses beautés
tâchées de rousseur aux yeux clairs.

Il me faudra te raconter
comment la rouille en Poésie
marrie Miossec à Segalen
divorce en récitant Corbière.

Il me faudra bien dessiner
sur toi les entrelacs celtiques
où nos promesses s'entremêlent
et nos baisers sanguins circulent.

Et je n'en peux plus de te perdre
à chaque instant qu'on ne crée pas
dans ce Ponant dont la cité
craquelle en l'absence de toits.

Non je n'en peux plus de l'appui
qui me manque en déséquilibre
au bout du Monde et de la vie
que je ne conçois plus sans Toi.

https://soundcloud.com/annaondu/distilled-in-brest

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