samedi 11 mai 2019

Vers tueuses


La poésie que l'on marmonne
est souvent faite en vérité
des renoncements qu'on ramone
aux cheminées des cécités,
des vers aux amants de Vérone
insuffisamment bien cités,
tandis qu'ailleurs on fanfaronne
en déclamant des hérités.

Bienvenue chez les misérables
amputés du membre amoureux ;
leur temps ressemble aux grains de sables
égrainés par de sulfureux
compromis dont l'inaltérable
enjeu n'est que pourri par eux,
dont la détresse impérissable
est l'expression d'un soi poreux.

Leur but est la métamorphose.
Et ces chenilles arpenteuses
ont mal à tisser leur névrose
au fil impromptu de lutteuses
échevelées d'anamorphoses,
à la toile, étoile, à la tueuse
en beauté, dont les rêves roses
ont noyé la folie vertueuse.

https://soundcloud.com/annaondu/vers-tueuses

4 commentaires:

Ove Madn a dit…

Merci pour ton passage.

J’aime bien celui-ci, et la tendresse des « misérables / amputés du membre amoureux ».

Atchâo-bonjour.

Michel P a dit…

Et merci pour le tien, j'ai tellement peu de commentaires aujourd'hui que les réseaux sociaux sont là...

Ove Madn a dit…

Il faut prendre la correspondance, je crois ! Je l’ai ratée moi aussi.
Pas de temps de cerveau disponible, tous crient « moi, moi, moi ! » mais qui, s’assumant pleinement autorise l’autre à le considérer longtemps et sans hypocrisie ?

Michel P a dit…

Je n'ai pas trouvé de correspondance entre la Cybérie et l'espace sans noms qui l'a voulu remplacer.