dimanche 16 décembre 2018

Quinqua-génère



Dans le verger, petites pommes,
on leur ressemble en faux-amis,
j'en ferai tout d'abord la somme,
épellerai leurs faux habits.

J'appellerai du nom du cœur
un fruit confit par le désir,
et de sa mère offrant sa fleur
un épithète à mieux choisir.

Un épi tête au gré du vent,
le flux mêlant tous les pollens,
et fécondé d'un adjuvant
corrigera sa triste haleine.

Corps y géra sa gestation ;
si c'est sorti de nos entrailles
et de la procrastination,
nous en ferons de vraies batailles.

Interférant sur tous les points,
nous brouillerons toutes les pistes,
et brandissant dégoût de poings,
nous resterons cruciverbistes.

En restaurant l'évolution,
nous croiserons nos génétiques,
évaluant nos émotions,
l'équation sera pathétique.

Et quoi ? Scions là la branche assise
en l'arbre généalogique
où les filiations imprécises
obstruent les voies ontologiques.

Au trou la mémoire éternelle
et le chromosome innocent !
chaque nouvelle ritournelle
est un enfant d'un nouveau sang.

Éteint n'importe quelle étoile,
il en renaîtra des milliers ;
si tu tissais sur moi ta toile,
il faudrait aussi m'humilier.

S'effondrer comme un astre ancien,
puis rejaillir en sa nova,
c'est le destin nécromancien
qu'un artiste un jour innova.

Qu'on attriste en pleurant de pluies,
de moussons drues, volumineuses,
un peu des vers rongeant depuis
longtemps, l'encre en est lumineuse.

On tend à vieillir et pourtant,
loin d'Einstein et loin de l'espace,
infiniment de Carentan,
mes 50 ont le goût qui passe.

https://soundcloud.com/annaondu/quinqua-genere

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