Je ne me souviens pas, oh non, de Mai plus triste
Qui ait perdu son charme d'antan, ses musiques,
Sous les vagues de larmes de pluies sarkozistes,
Et l'absence, au-delà, d'un soleil aphasique.
Or, quand moi, de mêlées amoureuses fictives,
Je me suis bercé debout de mes deux illusions,
Je n'ai joint qu'en deux bouts ces calendes rétives
Que le mois de Mai laid laisse à la désillusion.
On le dit mois d'amour aux premières chaleurs,
Mais des juments sans guide ont montré la cadence
A des rideaux rigides de pluies antérieures
Moisissant tous ses jours d'exhalaisons rances.
Alors, faut-il ranger le joli mois de Mai
Sur les rayons fangeux des passés embourbés,
Ou plutôt jouer franc-jeu, faire ce qu'il nous plait,
Sans ces « Je » sans danger des printemps avortés ?
Le Mai laid, c'est foutu, reste Juin pour renaître,
Pour mûrir, un été, comme les blés tardifs,
Comme ces treilles-clefs accrochées aux fenêtres,
Dont les raisins font jus de bons vins laxatifs.
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