mercredi 14 mars 2018

En nos nuits quotidiennes




C'est le tapis violent de nos projets déchus,
qui nous conduit tout rouge aux accès indécents
de colères rentrées et d'idées moustachues
qui nous barbent, fleuries de remords incessants.

C'est l'idée de la mort où s'enferme la vie
trop souvent balbutiante à l'aurore avortée,
qui supplante en un sens ce qu'on peut à l'envi,
désirer de meilleur en n'étant pas tenté.

Nous nous perdons sans cesse en de faux labyrinthes,
où la passion s'estompe et se perdent les dons,
nous figeons dans la cire où le talent s'éreinte
un meilleur de nous, même en demandant pardon.

Nous sommes des vagabonds aux mains du destin
dont l'amour à ce point sommaire est un mirage,
et dont le grand désert en forme d'intestin
sans cesse nous digère et nous renvoie notre âge.

Alors, inlassablement battus par les ans,
les écueils aiguisés de nos cœurs endurcis
tranchent de l'art brutal aux ciseaux méprisants
de la rancœur adulte et des rêves rancis.

Pourtant, si tu tailles profond, l'ami sculpteur
qui fraise de tes mots nos ego d'obsidienne,
il t'adviendra peut-être en tapant par erreur,
d'écorcher un soleil en nos nuits quotidiennes.

https://soundcloud.com/annaondu/en-nos-nuits-quotidiennes

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