mercredi 21 septembre 2016

Porcelaines




Vautré sur un radeau d'algues cancérigènes,
un cadavre embaumé parfumait l'air marin.
Ses chromosomes mûrs avaient largué leurs gènes
aux hasards des courants sur des brisants d'airain.

Si sa peau s'écaillait comme une vieille écorce,
était-ce afin — poison — d'en polluer les eaux ?
Ou d'aller d'aller poignarder comme en vendetta corse,
un fantôme en sa mue dont on brisait les os ?

Nous ne sommes pourtant que des morts en sursis,
ballotés par des jours à l'écume astringente
et par des flots boueux sur des mers de soucis.

Nous voguons nous aussi sur l'épave indigente
à laquelle on s'attache, ainsi qu'à la baleine
où Jonas découvrit d'avalées porcelaines.

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