vendredi 28 septembre 2012

Catacombe

Hungarian Rhapsody No.2 by Liszt on Grooveshark

 De nombreux jours on m'a quitté,
maigre rumeur : c'était tant pis !
Moi con damné moins qu'acquitté,
j'avais l'humeur sous l'eau tapie.
Quand on secoue les acariens
de notre idylle un jour vécue,
on oublie tout, ça sert à rien
les sentiments trop court vêtus.

Alors, enfin si j'ose acter quelque autre scène,
de pétales de prose et de bouquets de pleurs,
c'est pour orner la tombe où mes versets obscènes
bâtissent catacombe éclose en leur ampleur.

J'ai su l'écrire, oh douce erreur,
l'affligeante agonie des couples,
mais d'odieux chants en mal d'horreur
je garde symphonies peu souples.
J'alerte – agile – un lapin sourd
du collet que son mot sous-tend,
car chaque ardoise où l'on pince houre
est l'échafaud que l'on suspend.

Ma mélodie morose aux chœurs évanescents,
aux pétales de prose et aux bouquets de pleurs,
dilue dans la liqueur aux cieux opalescents
des larmes de mon cœur en son effet Doppler.

De crânes aux mongols gothas,
odieux, piécettes empilons !
Puisque les pierres vont au tas,
que les os aillent au pilon !
J'ai vu des poissons dessinés
sur les parois de ma mémoire,
de religion n'est destinée
que catacombe de grimoires.

2 commentaires:

Morgan a dit…

"J'ai vu des poissons dessinés
sur les parois de ma mémoire,
de religion n'est destinée
que catacombes des grimoires."

Rien que ça, c'est tout un poème ! Super, mon capitaine !

Michel P a dit…

Merci Morgan ! Je viens justement de retoucher un poil le dernier vers. Perfectionnisme, quand tu nous tiens !