jeudi 27 août 2009

Solaire



J'écris pour la mer en colère
et pour ses naufragés fantômes,
des lignes de fond fendant l'air,
qui se succèdent et font tomes.

Je bave d'une encre visqueuse
comme le poulpe Apollinaire,
se faufilant par les muqueuses,
la peau, les muscles et les nerfs.

Surtout, j'écorche le papier,
je griffe, irrite, et je rature,
afin que vous n'ayez pas pied
au creux de ma littérature.

J'ai torturé des corps de texte,
décapité quelques en-têtes,
eu des amours comme prétextes,
et l'abjection comme épithète.

Mais dans ces larmes lycanthropes
- que je dis hurlements de vie -,
j'ai puisé l'âme anisotrope
où les rayons du vent dévient.

Et c'est vers vous que je retourne,
de par mes mots tant purulents,
n'empêchant pas que Terre tourne,
les feux de mon astre brûlant.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca sent la poussière que l'on laisse derrière soi quand partir vivre est une necessité.
Je l'entends comme un long soupir. Après la passion des mots, la hardiesse du voyage?

Le bagnard

di a dit…

Tangent émotions sur papier.
Magnifiquement écris.

xx

Anonyme a dit…

Ex-libris ?

Marie-Alix