vendredi 7 juillet 2017

Saturne



De mes amours mathématiques
et mes amours irrésolues,
mes équations emblématiques
ont votre parfum dévolu.

Je vous lisais sur une abaque
à la façon d'un vent coquin
qui m'aurait fait rater le bac'
à tel point nous ne faisions qu'un...

Couvertes d'un drapé sanguin
Vos courbes fluides et légères
Emplissaient de leur jeu sans gain
L'improbabilité d'où j'erre.

Et dans cet infini confus
d'où vous narguiez ma poésie,
je ne sais plus ce que je fus :
vous l'inconnue, moi l'hérésie.

Je compulsais des théorèmes
aux creux jumeaux de vos deux reins,
mais laconique on alors aime
(on confondait l'or et l'airain).

Dans l'univers de nos deux sphères
on respirait nos paramètres,
et dans cette intime atmosphère
un esclave était bien un maître.

Exponentielle est ma passion
pour votre paradis perdu ;
parfois, la branche que nous scions
nous coupe aussi du temps vendu.

De mes amours mathématiques
et mes amours irrésolues,
mes équations emblématiques
ont votre parfum dévolu.

Nous avons quitté la planète
un soir d'été, de fiançailles ;
il vous allait comme aux lunettes,
un astre aux anneaux en broussaille...

Et dans cet infini confus
d'où vous narguiez ma poésie,
je ne sais plus ce que je fus :
vous l'inconnue, moi l'hérésie.

2 commentaires:

MarieR a dit…

Merci Michel pour ce très beau poème. Comme je suis heureuse de lire de telles lignes émanant d'un cousin d'un cousin ! C'est un régal pour l'esprit. Merci pour votre talent de poète. Bel été, Marie

MarieR a dit…

Bonjour et merci Michel pour ce beau poème. Quel régal pour l'esprit que de lire ces lignes émanant d'un cousin d'un cousin ! Bravo pour votre talent de poète. Bel été, Marie