vendredi 13 janvier 2017

Croissez corbeaux !




Me regardant dans mon miroir,
Je me demande quel mouroir
Aurait pris note des mémoires
au ticket d'caisse en vieux grimoire.
Me regardant dans cette glace,
Eh bien soudain le sang me glace :
Oh ! Dites moi quelle est ma place !
Oh ! De tous ceux que je remplace ?

Elle est perdue cette amoureuse,
Oh ! L'éperdue pourtant poreuse,
Elle épongea l'humeur cireuse
Où se patine une âme heureuse.
Elle est aigrie du vert-de-gris
Dont les treillis font des abris,
Sur les démarcations des cris,
Sur la suture où tout s'écrit.

Que le temps crève comme un pneu
Que mon âme en rêve encore un peu
Encore un peu, encore un peu
Les bides des hommes se dégonflent
Au gré du gras de leurs baudruches
Et que t'importe s'ils nous gonflent
La meuf est reine dans sa ruche,
La meuf est reine dans sa ruche !

On dit que la nana varie
Et que l'ananas qui s'avarie
Tout comme la loi Savary
Ce n'est en fait qu'une avarie !
Mais moi je pèse mon présent
Dans les maillons anglicisant
Des libertés qu'en incisant
J'accouche au jour laïcisant.

J'en vomis les femmes soumises
Et les versets qui sodomisent
La dignité qui m'est promise
Et le blanc-seing qui m'est de mise.
J'en extrapole un froid brûlant,
Un front pas national hurlant
La fièvre en son poing purulent,
Chouette en matins purs hululant !

Que le temps crève comme un pneu
Que mon âme en rêve encore un peu
Encore un peu, encore un peu
Les bides des hommes se dégonflent
Au gré du gras de leurs baudruches
Et que t'importe s'ils nous gonflent
La meuf est reine dans sa ruche,
La meuf est reine dans sa ruche !

Alors, croissez jolis corbeaux !
Je vous nourris de mon corps beau
Comme un poème de Rimbaud
Vous gaverait des accords bots.
Je vous nourris de mon sang frais
Comme un vampire en chouette effraie
Ceux qui poussant des cris d'orfraie,
Vivent en fait à peu de frais.

Alors croissez jolies corneilles !
Ayez de moi ce golden eye
Auquel un seul éclat s'égaye
et sa sagaie sur Marvin Gaye !
Sexuelle est la blessure humaine,
Et qui la porte en son hymen ?
Mère, épouse ou sœur, Amen !
Où sont passés les supermen ?

Que le temps crève comme un pneu
Que mon âme en rêve encore un peu
Encore un peu, encore un peu
Les bides des hommes se dégonflent
Au gré du gras de leurs baudruches
Et que t'importe s'ils nous gonflent
La meuf est reine dans sa ruche,
La meuf est reine dans sa ruche !

Aucun commentaire: