vendredi 27 décembre 2013

Ville de Rue


Le Mépris : Camille by Georges Delerue on Grooveshark



En arpentant les rues de la Ville de la Rue,
en agonisant sur le pavé des écrivains,
j'emplumai le chapeau d'un style – oh, Délerue ! –
qu'intimait la vapeur des vins chauds aux chauvins.

J'étais sur les rives du Rhin pour céder Rome
au mépris de Godard comme à son ouverture ;
les Villes d'Europe ont pris mon encre en arôme,
à tel point que de l'art n'est plus que pourriture.

Or, moisissure ouverte aux fleurs de la pensée,
j'arpentais l'île verte aux canaux dispersés :
j'y sentais posées l'Ill et la Brûche en sentinelles.

Et l'Europe – Europe, Europe, Europe ! – et Chimène,
avaient les yeux fuligineux des criminelles
en mon Alsace absolument catéchumène.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Superbe ! Toujours autant surprise et épatée par la tournure de tes phrases qui sont un pur concentré de perfection et de talent. Avec le temps j'aimerai accomplir une telle prouesse d'écriture ;) 35 ans j'ai et ma poésie est encore bien peu sûre d'elle et parfois trop empreinte de peu de risque dans sa construction... J'suis donc toujours admirative d'écrits aussi bien construits que les tiens. Merci pour ce partage. Gros bisous. La chtiote renarde gwladys.