mercredi 2 janvier 2013

L'écart d'age

Dub Yalil by Natacha Atlas on Grooveshark



Je savais l'écart d'age
entre nos républiques
et nos démocraties,
les rêves de Carthage,
les peurs de nos publics
et la ploutocratie :
je savais les fossés,
les isthmes médullaires
et les cordes tendues,
les masques défaussés,
le lest à l'annulaire,
les passions défendues...

Je m'étais envoyé par Sfax
l'image inouïe d'un sacrifice,
et je trompais la parallaxe
offerte à de maints orifices !
J'avais du songe qu'Hannibal
eut fait de vaines Tunisie,
l'entracte à ce point cannibale
qu'un spectacle en fut l'hérésie.

Alors
       J'ai respiré l'opium du peuple
                                                fondant
comme un
       terrain pourri de sable meuble,
                                               ESPOIR,
de l'or
     ne sont plus que couleurs de dunes
                                                   aidant
commun
         des vies et des morts opportunes
                                                  à croire.

Puis
Soudainement
Enflés par la voix de la rue comme par le Simoun
J'ai vu des cathédrales et des mosquées
des temples hiérosolomytains semblables aux pyramides
dressés par des paroles en moins de trois jours
des royaumes d'autres mondes jetés par-dessus la Méditerranée
pour de sombres reflux
pour de troubles promesses
pour d'incompréhensibles marées
par d'insoupçonnables agitateurs de marionnettes
par l'insondable et infinie bêtise humaine

et nous
pauvres pêcheurs de la religion de l'OMEGA
nous filions en douce les mailles dépecées des poissons de l'hypocrisie
ET
des couleuvres médiatiques
ET
des vipères politiques.

Or, nous nourrissons toutefois en notre sein,
l'orvet gracile et fin de la langue affirmée,
le ver sans pieds du droit dont notre œuvre est dessein,
ET l'encre indélébile où la plume hibernait.

Le cerveau de l'Homme est une planète sans frontière.

Certains s'essaient à des pointillés comme sur les sables du désert.

Moi ?
J'ai serré dans mon poing des secondes
des premières aussi
et sans classification, la certitude des idées fortes
la certitude de la certitude de ceux qui les serrèrent
et l'optimisme absolu des démocraties en devenir.

Je sais qu'il n'est question que d'un
Écart d'age
Et Carthage
ne resurgira dans sa triomphante splendeur
qu'à l'ultime instant d'un round anodin
avec ses européennes sœurs.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Qu'ils sont sots ceux qui ne savent pas que tu écris si bien.

Michel P a dit…

Je ne sais qui est cet(te) "anonyme", mais cela me va droit au coeur !

Anonyme a dit…

C'est le pape crétin ^^

Attends je vais signer...

Mr H

Voila