mercredi 2 novembre 2011

Novembréhal

L'arbre aux quarante écus t'a vêtue d'un drap d'or,
trente deniers d'inculte ont dépendu ma langue
en novembre, aux signaux que ce mois subodore,
quand le loup fait l'agneau comme un fruit dans sa gangue.

La vie même s'enkyste et l'on meurt près de l'âtre,
on gribouille une liste où les dates s'empilent
tant la nuit prend la place à ce jour que l'on châtre,
la pièce après sa face exhibera sa pile...

Mais ma plume est nocturne et les scènes s'écrivent,
un verset taciturne accompagne mes rimes ;
puisque faute de perle il me reste des grives,
cette plage en maërl est théâtre de crimes.

J'ai connu des chaussées (du Sillon... Saint-Malo...),
déchaussées des Chausey, autant que de jours d'an,
des Jourdain fantasmés et dont on aima l'eau,
mais n'est plus de ce met qu'un latent mal aux dents.

J'ai pris une Vanlée sur le havre susdit,
au beau des prés salés pour dédier à tout saint,
à Michel ou Martin, peu importe, mardi,
tout ce mal qui m'atteint, que je livre en vaccin.

Puis aussi j'ai traîné, Plat Gousset, montre en main,
où Granville étrennée prépare sa Noël,
car décembre est déjà siphonné par demain,
et des cendres d'orgeat reste son pain de miel.

Ville haute où s'éteint tout l'espoir de l'été,
où le croissant d'étain sur mes rides s'immisce,
puisque l'on ne peut pas être et avoir été,
laisse moi donc - sherpa - t'escalader la cuisse.

Les cafés qu'on dit d'un "nec plus ultra" marin,
n'auraient plus que dédain pour les maudits poètes ?
Il est vrai que d'oseille, ils n'ont que romarin...
et que leur nez groseille est le bec à la mouette.

Leur Ophélie, défaits dont ils vont à la quête,
fait d'eux les portefaix d'un fatalisme obtus,
et dépendants fumeux d'un fameux spirochète :
j'ai su ma Sophie lisse aux baisers qu'on m'obstrue !

Les marées sont passées sur les pas hasardeux,
les beautés ont poussé sur des champignons creux,
l'amadou brûle lent sur la mèche d'eux deux ;
si j'en suis, non-violent, c'est pour moins désastreux.

2 commentaires:

Ove Madn a dit…

Ici non plus, ça n'est pas trop mal !

Michel P a dit…

Surpris et content de t'y revoir.