samedi 13 décembre 2025

Le grand vide



D'infinis univers ont hanté nos mémoires
rappelant tout le poids de notre indécision
revenant sous l’aspect d’un énorme assommoir

Retenant chaque phrase à la moindre allusion
les échos de nos vies sont reflets de miroir
où ce qu'on donne au rêve est la pire illusion

Je pense à toi que j'aime — un amour sans espoir —
rigolant de soi-même on boit du petit lait
je ne sais plus vraiment quand on laisse un pourboire
en Poésie cherchons à voir en Beau le Laid

Je ne veux pas mourir exempté d'un baiser
nous vivons le jour et la nuit parfois décide
en un mot comme en sang (puisqu’on est apaisé)
j'écris pour éviter d'affronter le grand vide

vendredi 12 décembre 2025

L'Art amer



Chaque instant de nos vies n'intéresse que nous

mais sans pour autant démêler le vrai du faux

le nœud gordien pourtant si stressé qu’on renoue


Les mots sont d’un tranchant ressemblant à des faux

des mots fléchés que l’on décortique à genoux

sache aimer les humains en aimant leurs défauts


Les petites passions sont souvent très intenses

ce fruit d'envie coupable est pressé d'en finir

en un visage un seul la beauté se condense

à chaque autre est offert un peu de souvenirs


Il est temps de l’écrire avant de riposter

le charme est un instant fugace où l'on se perd

reste alors un billet qu'il nous faut composter

chercher l'amour ailleurs est chercher l'Art amer

jeudi 11 décembre 2025

L'enfant de l'absence



Le charme est un cadeau souvent empoisonné

qui nous attire au fond d’un trou pourtant sans fond

comme un bateau saoulé qu’on vient arraisonner


Coulant donc le fromage — et quand d’autres s’en font —

le vin l’arrose au rouge où tout a résonné

(ta bouche envahissante où mes soucis s’en vont)


Si l’envie doit finir ôtons-la de nos cartes

à l’attendre le Tendre est déjà reparti

si la passion le veut la sagesse l’écarte

à l’envi le destin produit sa répartie


L'idée que je possède est un fruit de bordel

le soyeux de sa peau face aux pertes de sens

et mes doigts dépités quand je me languis d’elle

l'amour est toujours un enfant de l'absence

mercredi 10 décembre 2025

Le Génie






L'empreinte de ton doigt sur la bouche est mon sceau

dans un monde égoïste elle est ma seule option

la toile de Monet peignant le Parc Monceau


L'abandon sans objectif est l'admiration

béatitude aussi résumant tout mon saut

le poète est un grand écrivain d’émotions


Les fleurs en délavant la toile imprègnent l'œil

il est donc impossible après de se mouvoir

on est tétanisé par le bleu d’un glaïeul

la Beauté c'est la capacité d'émouvoir


Retrouvant ton bijou j’ai gardé son parfum 

l'Amour est un leurre aux reflets qui nous attirent

un début tourmenté présumant de sa fin

le Génie tient dans l'ignorance à s'en vêtir

mardi 9 décembre 2025

Le fruit du regard



Dessiner ton visage est fabriquer l’acmé

de l’envie qu’on ressent tout enfouie dans l’essaim

des sentiments bruissants alarmée qu’est l’armée


J'ai porté dans mes mains ton petit poids de seins

ton livre ouvert à moi (je lisais Mallarmé)

le calligramme enfin dont je fis le dessin


Je vis avec l'espoir idiot d'une rencontre

où le désir est graisseux se fond sous la flamme

un vain poète absent de ce qui nous rend contre

écrit sans joie comme on fait l'amour à sa femme


Ignorant du rivage et du tissu de fils

en prison des filets quoi qu’on semble ringard

une ligne de vie que l’on suit qui défile

l'idée de la limite est un fruit du regard

Guerres



Nos petits parapluies s'en vont tambourinant

sous la pluie d’occident que la russie déteste

inondée qu’elle est tout de sa plèbe urinant


De spoutnik en vaccin je n’ai pas fait le test

un mensonge officiel est de maux ruminant

de staline ou poutine et que l’Histoire atteste


Avec Achille à Troie le grand maître est talon

le dictateur aussi d’un fantasme éléphant

de ce triste roman l’épilogue était long

de l'Abject et du Beau nous sommes les enfants


Je me sens revêtu d’un instinct d’animal

en relisant de Verlaine un « Jadis et naguère »

en chantant la victoire on raconte le Mal

la banalisation c'est le propre des guerres

lundi 8 décembre 2025

Passage



Chaque épouse à chérir est sous le couperet

d’un jugement sommaire ancien que l’on ressort

amortissant les maux que je découperai


Nos vieux passés européens sont un trésor

un dépotoir aussi (Kyril l’asservirait)

le cimetière enfin de ces vieux dinosaures


« Au feu sale sorcière » entend-on crépiter

les tons du Caravage — un obscur à quitter —

sabre au clair un carnage ayant tout dépité

Salammbô dans Carthage enfin libre acquittée


Le rêve est un partage — enfin vous le savez —

le cauchemar advient lorsque l’on n’est pas sage

et l’écriture est ce qui m'a toujours sauvé

la nuit n'est qu'un obstacle et le jour un passage

dimanche 7 décembre 2025

Veilleur



Fabriquer du récit c'est proposer du neuf

fais moi rêver mais laisse-moi mon écriture

entre dans ma coquille enfermée dans un œuf


Oh ta bouche est si douce et nos sexes si durs

on pourrait laisser croire en s’attirant qu’on bluffe

un grand désir est à jamais celui qui dure


Remonte à tout trésor et sa carte est perdue

mais les réseaux sociaux ne montrent que la nôtre

un amour est caché sous sa flore éperdue

notre définition c'est l'absence de l'autre


Il faut trois femmes afin de trouver l'équilibre

il me faut l’expliquer si l’on me cherche encore

et si dans l’avenir il nous faut rester libres

on passera des nuits à veiller sur nos corps

jeudi 4 décembre 2025

Prélude



Qu'est l'amour éperdu quand confiance est perdue

quand on est rimbaldien d’un cœur de supplicié

quand on meurt en pleurant de tendresse hyper due


Quoi qu’on fasse à genoux se sera supplier

se sera bien en vain quoi que l’on s’évertue

vouloir se souvenir est vivre et s'oublier


Mon cerveau réagit à la beauté des filles

on fantasme en photo juste à des cons posés

sur un film en chantier tout le reste défile

l'amour est une symphonie décomposée


Mon âme émoulue ment (quel arracheur dedans)

petit morceau malin d’un air empoisonneur

il se balade en moi comme Arthur à Sedan

l'attente est le prélude exclusif au bonheur

mercredi 3 décembre 2025

Les jolies mains



La nuit qui trépasse est un égout qu'on tolère

rêver n'est qu'un mirage et toi mon oasis

survivre est s'échapper d'un songe suicidaire


Reste à la relation sa trouble catharsis

son Amour — une particule élémentaire

échappant à ces lois qui nous sont Némésis


Sur un genou chercher la voie de l’intérieur

raser est une vue de l'esprit sans projet

je palperai du miel en ta lèvre inférieure

et te boirai d’un trait sans verbe ni sujet


Cueillir un fruit c'est délicat (parfois trop mûr)

agir est compliqué baiser l'est plus encore

on t’imagine enfin laissant tomber l’armure

aux mains jolies caressant mieux qu'un joli corps

mardi 2 décembre 2025

À l'envers



Le froid c'est un endroit qui ressemble à mon ciel

étoilé de flocons dont il est parsemé

raccommodant de feu mes visions démentielles


L’objectif est d’encrer sans cesser d’essaimer

les mots importants sans oublier l’essentiel

la fragilité d'être est la peur de s'aimer


Dans une relation le pire est le mensonge

— une belle ukrainienne étant la pire hongroise

est un vrai cauchemar au comble de mes songes —

j'aime aimer le sourire inconnu que je croise


Aimer c'est prendre un soin sans sa contrepartie

je préfère le blé si l’on m’offre l’épeautre

ai su loin des beautés qui m’était imparties

qu’en pensant à l'envers on comprend mieux les autres

lundi 1 décembre 2025

L'amour-propre



l'Art est ce qui permet d'oublier la laideur

rappelant Baudelaire en deux mots j’ai remué

la charogne que l’on reconnaît à l’odeur


Rien ne vient qu’un dialogue de sourds entre muets

ce déchant allemand dont j’étais le leader

et tant pis pour nous deux ma voix chaude avait mué


J'ai mangé ta magie d'un fervent appétit

dans tes lignes de main c’est le soir il est tard

où je vais te grignotant petit à petit

chaque instant se conçoit comme étant un retard


On ne sait jamais l'autre côté du miroir

Alice est devenue l’objet de mon opprobre

un lapin qui me tient prisonnier d’un mouroir

reste à l'autre un désir où se sent l'amour-propre

dimanche 30 novembre 2025

Défunte



Le jour enfin se lève à ton bel horizon

sur un fil à coudre où tu fais sécher ton linge

une ligne écrite et que j’appelle oraison


L'amour est un grand songe et l'homme est un grand singe

en supériorité ses airs avaient raison

mais c’est une impression qui creuse les méninges


J'aimais gamin l'odeur de la térébenthine

Ne sachant dessiner j'ai choisi l’autre apprêt

mon cerveau dépeuplé de toiles libertines

nous pouvons tout détruire et reconstruire après


Souvent de l'un à l'autre est un chemin tortueux

chez Dante en Comédie ces sentiers sont des feintes

on a fait le croquis d’un grand cercle vertueux

le désir est une composition défunte

samedi 29 novembre 2025

L'infidélité



Le ciel est gris comme un espoir inassouvi

les nuages emplis d’une triste attitude

en moutons sacrifiés dont aucun ne survit


La liberté c’est la rançon des solitudes

à cette queue leu-leu chaque image est suivie

toute forte attirance est une incertitude


On rencontre assez peu de gens dans notre vie

dont on puisse aisément se souvenir en vrai

j'ai posé ma main sur ta joue moi je revis

mais toi m'as-tu gardé cachée l'image au frais


Nous naviguons dans les allées des aléas

l'illusion du désir est un mot colporté

je n’avais pas envie c’est vrai d’y aller là

j'ai payé le mépris de l'infidélité

vendredi 28 novembre 2025

Éventail



L'amour est un papillon changeant tous les ans

tout en battant de l’aile il maintient la cadence

si sa mue passagère est un jeu malaisant


Son vol est le moyen de rentrer dans la danse

il ne le sait pas mais quelqu’un d’autre le sent

chaque mot pèse et le poète a la balance


Si vivre est difficile alors on doit mourir

un éphémère est là le temps d’une soirée

mais se reproduisant il ne peut se nourrir

à la noirceur de l’encre à l'âme inespérée


Dans le froid de la nuit se trouve un brin de nous

ta bouche entrouverte et tes cheveux en bataille

en me tendant la main tu m’en pries à genoux

j'attrape à la volée tes doigts en éventail

jeudi 27 novembre 2025

Empire



Je pense à l'importance aux choses de la vie

l'amour est un début la fin c’est dans la haine

ne pas finir ainsi comme en Yougoslavie


De notre lien suprême on a rompu la chaîne

en traînant à nos pieds les vers en préavis

d’un poème avorté que les passions déchaînent


Nous surfons longuement sur des sentiments vagues

en pleine hésitation notre pulsion dévie

le choix devient précaire et lorsque l’on divague

un fléau se répand battant le blé des vies


J'aimerais te séduire en parlant seulement

de mots affectueux qui ne sont pas des vampires

et pourtant je le sais l’expression seule ment

tout désir est ardent — construction d'un empire

mercredi 26 novembre 2025

Aveugle



L'effroi d'une chaleur hante un homme esseulé

la possibilité d’une île est à tout Robinson

collection de faux-plats dans un grand vaisselier


L’ingénieur empâté qui démonte le son

n’est pas le dictateur auquel la chance est liée

notre Histoire étudiée nous donne des leçons


Je crois que mes amis patients sont des gens bien

s’ils souffrent c’est d’un vide où l’étoile scintille

écrire un bout de vers est créer ô combien

l'étincelle amoureuse (un doux feu sans brindilles)


On s’y confond quoi que nous fassions diversion

nous suivons trop le son de ces troupeaux qui beuglent

et la nuit chaque envie n’est qu’une dispersion

l'aliment de l'amour est la confiance aveugle

mardi 25 novembre 2025

Sine qua non



Le ciel est devenu son regard à mes yeux

la Poésie n'a pas de Langue elle est langage

accrochez-vous à ces deux beaux balcons messieurs


L'amour est un mensonge et sa marque un mirage

je ne retiens d’eux deux que le plus audacieux

la fraîcheur et les chants d'oiseaux après l'orage


Je ne suis que l'enfant métissé du hasard

âprement chaque doute en est l’émanation

mes pensées sont unies mais tissées de bizarre

rarement une impasse à l'imagination


Nos désirs assumés sont comme des pendules

en sonnant c’est parti (c’est un signe qu’anone

en bégayant le gars quand une cuisse ondule)

le charme est une condition sine qua non

lundi 24 novembre 2025

Abroger



Si l'Art est dans le Verbe alors abusons-le

chaque poème est une semence et t’inonde

aussi bien ce faisant je me veux scandaleux


Le destin s’il est nu sans cesse est immonde

et souvent sacrifié comme un agneaux galeux

notre désir est un refuge aux yeux du Monde


En mémoire est un faux sous un voile de lin

dans la pensée de l'autre aimer c'est supplier

l'illusion c'est l'idée qu'on fabrique de l'un

d’un mirage en désert affectif oublié


Fabriquer l'avenir en regardant derrière

est l'absurde hypothèse où s'échoue tout projet

je l’ai constaté tout au long de ma carrière

où la pesanteur était loi que j’abrogeais

dimanche 23 novembre 2025

L'enfermement



Tout désir imparfait mène à nos relations

tout autant imparfaites en vrai finalement

ce faisant la bouche ouverte à des délations


Déjà penser l'ailleurs est penser autrement

l'avenir est un bateau frêle en perdition

la femme au beau sourire oui j'aime infiniment


Si s'aimer c'est semer cent mots sans maux je t'aime

et ce faisant ma mie tu pourras m’exciter

dévorant mon désir en brisant l’anathème

et s’écrire est une autre façon d'exister


Se sentir éperdu n'est pas être perdu

si la pièce est glissée la boite en fer me ment

je suis fort habité d’un fantasme hyper du

ne pas être est l'enfer et l'être enfermement

samedi 22 novembre 2025

Le fruit dépendu



Le fruit dépendu n'est pas le fruit défendu

puisque ta figue fraîche offre à mon amnésie

sa version féminine impavide et fendue


Chez moi tout sentiment est source à poésie

l’écriture est bradée sa vitrine est vendue

mais ta beauté seule entraîne ma frénésie


Proposez moi du feu j'en ferai des étoiles

l'amour est un début dans un monde inconnu

ta charmante araignée s’est posée sur ma toile

et je t’implorerai pour que tu poses nue


Souvent la nuit du cœur est l'éclipse de l'âme

alors à tes désirs apprends moi tes manies

je te sais tatouée d’arabesques d’Islam

et ma peau sur ta peau se décalcomanie

Saveur



D'un instant révolu reste en nous sa photo

ton sourire épanoui la beauté de tes yeux

ce soleil au levant d’un matin qu’il faut tôt


Le moindre de nos mots m’est toujours audacieux

quand il parle de vous ce n’est pas ex-voto

mes amies vos beautés sont la source des cieux


Prier ne sert à rien sans la corde où se pendre

et l'appui de la pluie là me prête ses larmes

afin de s’attacher sans vouloir en dépendre

on est à la sirène une forme d’alarme


Mourir est une chose et vivre est un destin

l'espace ouvert au doute est celui d’un sauveur

accroissant nos douleurs au fond de l’intestin

ce que l'on retient de l'amour est sa saveur

vendredi 21 novembre 2025

L'autre avenir



J'écris l'autre avenir à ceux qui n'en ont plus

certains me comprendront qui ne sauront pas quand

ce sont ceux qui m’ont lu ce sont ceux qui m’ont plu


J’essaie dans des versets d’être ainsi convaincant

mais quand tout est mouillé c’est aussi qu’il a plu

le sexe à faire est un bel acte inconséquent


La passion c'est l'aimant qui nous rattrape un jour

rêver qui va nous perdre est notre issue pourtant

nous ne savons rien de la longueur du séjour

en vérité du vent nous voguons au portant


L'existence est un cri que tout amant entend

l’attirance est un feu mais si Damoclès passe

au fil de son épée lorsque tout est tentant

chaque nuit qui commence est un nouvel espace

jeudi 20 novembre 2025

Désespérances



L'amour est d'une guérison fort incertaine

nous ne sommes plus rien sans pouvoir l'éprouver

(c’est signé d’un poète appelé Capitaine)


Néanmoins aujourd’hui je n’ai rien à prouver

maintenant que j’ai bien tassé la cinquantaine

hurlante il me faut bien ne plus rien réprouver


Chacun de mes désirs aspire à t'enivrer

j'ai repensé le monde en repensant à toi

mais du baiser sensuel il me faut en livrer

la salive est un jus que notre âme nettoie


Pourquoi ne rien tenter si ce n'est que le diable

il nous habite assez souvent d’un respect rance

et le sexe est parfois tellement misérable

l'amour est à l'orée de nos désespérances

mercredi 19 novembre 2025

Chantier



L'amour est un chantier qui noie ses ouvriers

dans l’étang désuni d’un fantasme habité

tournant sur lui-même et sans savoir où vriller


J'ai trop pris mes désirs pour des réalités

trop cherché la déesse à maudire ou prier

rarement disposée mais toujours alitée


Ma poésie s'enfuit dans un siphon malpropre

hors de toi ce qui file est un flux qui m'échappe

éconduit mon élan qu’il possède en bien propre

a sauté cette ligne en béton de sa chape


Pourtant je l'ai perdu dans ces sombres travées

labyrinthe ou sans cesse un innocent l’imite

avec un champ d'humains sans savoir cultivé

créer c'est ma façon d'exister sans limites